Je dois écrire pour David Morancho, dessinateur de Barcelone avec qui je suis en contact par le net depuis des années sans l'avoir jamais rencontré. David ne parle pas du tout français et moi je ne maîtrise pas l'espagnol, ayant fait allemand première langue. Et anglais ensuite...
Je rédige mes textes et mails en français, j'ai l'impression qu'il y a dans son entourage une personne qui lui traduit tout ce que j'envoie très bien, car il répond avec justesse à toutes mes demandes, questions autant sur le scénario que sur le contrat signé avec Sandawe.
C'est avec lui que j'ai cet excitant projet que les internautes pourront co-financer, et dont le démarrage qui tarde motive notre impatience.On en a sous le coude...
Les dessins qui illustrent ce billet sont de lui, il y a une dizaine d'années.
Bon. Le marché BD a bien changé depuis que lui et moi avons commencé à tenter de travailler ensemble, lui et moi.
Comme je n'étais pas trop mal placé dans diverses maisons d'édition, ayant le contact direct avec les directeurs de collection qui comptent, j'étais - à tort - certain de pouvoir vendre facilement une nouvelle série avec un gars comme lui aux manettes graphiques, vu son talent. Erreur...
Les éditeurs sont désormais très frileux devant l'avalanche de retours des albums qu'ils sortent pourtant sans discontinuer dans leur effrayante course en avant en parts de marché. Un tas de premiers tomes pourtant réussis et qui jadis auraient fonctionné ne trouvent pas preneurs et les séries sont mortes-nées à peine lancées. Plus de 5000 nouveautés par an, pas assez de public pour absorber la production, un tas de morts qui s'annoncent...
C'est d'autant plus dommageable que le niveau est monté d'un cran sur le plan graphique et que les jeunes dessinateurs de BD, garçons ou filles sont de plus en plus forts quand ils commencent leur carrière, avec des niveaux qualitatifs jamais atteints auparavant.
Je ne désespère pas, il y a des possibilités éditoriales, et je devrais à nouveau tirer mon épingle du jeu avec des albums à venir, si ce n'est un détail essentiel qu'il faut bien aborder:
Les finances...
Car les prix sont à la baisse, les droits d'auteur diminuent et on propose de plus en plus des forfaits très désavantageux aux petits nouveaux pour faire leurs albums. Tout compris, 46 pages couleurs et scénario pour 3000 euros, par exemple. Ou même pour rien !
6 mois de boulot minimum, et l'éditeur qui ne prend plus le moindre risque financier sur la part créative...
Comme ils acceptent ces conditions désastreuses, ça dévalorise tout un pan de la profession avec des auteurs capés qui doivent baisser leurs prix forcément, s'ils veulent continuer à travailler.
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