Limoges pour le week end...

Un Salon du Livre en province. Nous sommes à Limoges… Ambiance définitivement différente d’un festival BD traditionnel. Repas de gala le samedi soir où l’on croise dans la grande salle et dînant à quelques mètres de sa table des gens aussi disparates qu’Edith Cresson, Madeleine Chapsal, Régine Desforges, Roger Hanin, l’inévitable Gonzague Saint-Bris ou Isabelle Alonso…

C’est aussi l’assurance de bien manger tout au long du week-end. On ne nourrit pas des Auteurs de "littérature" avec un paquet de chips, quelques cacahuètes et deux Tuc comme dans les festivals de BD… C’est que ça mange, un écrivain. Homard, Foie gras et saumon de rigueur, c'est le minimum syndical...

À l’arrivée à l’hôtel ***, un cadeau dans la chambre (ville de la porcelaine oblige) et une enveloppe avec le viatique de survie… Des tickets repas (18 € l’unité, très correct) et la liste des restaurants partenaires agréés un peu partout dans Limoges.

Au moins on peut manger avec qui on veut. Encore faut-il être organisé. Le premier soir, je me retrouve seul et "laissé à l’abandon", quand après la signature, Maud la libraire me dit: "à demain !" avec un beau sourire. Sans l’ami Janvier qui connaît la ville comme sa poche pour y avoir vécu et se propose d’aller dîner avec moi, ce serait soirée télé dans la chambre, tout seul…

Mais du coup on passe lui et moi une soirée très plaisante dans un resto italien à parler courses de voitures et motos et années 70. Le concert de Deep Purple où il va aller au lieu de se taper le dîner de Gala organisé par la Mairie, c’est demain au Zénith de la ville. Séquence nostalgie…

Le samedi, foule, la librairie qui nous reçoit est partagée en deux stands, un uniquement BD et celui des "écrivains" de "vrais livres", ce qui est un peu dommage.

J’ai connu des endroits où le mélange (pas toujours simple) était plus panaché.

Mais au moins retrouve-t-on quelques joyeux camarades, comme Nico Guénet et Fab Angleraud les deux culturistes de la BD (sans rire, des bras comme mes cuisses), l’ami Morinière et le prolifique Tarek restés mes potes depuis le festival de Compeyre dans l’Aveyron voici quelques années ainsi que le copain Gilles Ratier, qui vit à Limoges, ne dessine pas mais connaît sa BD sur le bout des doigts.

(Que des mecs, c’est quand même un monde sans filles !)

C’est Gilles qui m’avait consacré un article-fleuve sur ma "brillante carrière" dans le journal voici quelques mois. Sur ses indications de régional de l’étape, on part en groupe déjeuner dans une excellente brasserie du centre avant de retourner signer nos livres jusqu’en fin de journée.

Le chapiteau de 3000 mètres carrés qui abrite le salon est ouvert à tous, gratuitement, ce qui est rare ! Du coup les gens entrent par curiosité et achètent plus facilement… (sur la photo satellite ci-dessus, il n'y a pas la tente géante, elle était posée là où il y a les voitures garées, ce grand parking situé sur la gauche de l'image...)

Il est clair en comparaison que c’est abuser de faire payer l’entrée au public comme à Angoulême où le scandale du prix des billets me reste toujours en travers de la gorge. Un passe à 12 euros par jour, juste pour avoir le droit d’entrer sous une bulle acheter des livres est une honte. D’autant qu’il ne revient rien de cette manne financière aux auteurs, quand même principaux acteurs et unique raison de la venue de ces gens qui viennent nous voir payent pour NOUS rencontrer… Bref.

Je croise Zag, un musicien qui m’a contacté sur internet par l’intermédiaire du blog, précisément et qui m’offre un CD de sa musique, il aimerait réaliser une petite BD autour de son travail musical, d’inspiration Arthurienne et celtique. Sa musique est belle, reste à trouver quelle forme pourrait prendre une éventuelle collaboration. C’est encore très nébuleux…

Le repas de gala le samedi soir avec les propriétaires de la libraire, Maud et Christian avec qui la soirée a été bien plaisante.

Christian (pharmacien ET libraire) le mari de Maud qui a été à Hawaï voir un de leurs fils qui y réside depuis trois ans joue tout comme moi à "Test Drive Unlimited" (jeu vidéo de voitures, sur xBox 360) et me confirme dans le fait que c’est est une pure merveille, ce que je savais puisque c’est un de mes loisirs favoris…

1500 km de routes reconstituées identiques à la réalité, avec les bâtiments, les vraies rues, les avenues le long de la plage, les autoroutes qui traversent l’île et les petites routes de montagne… Chapeau aux graphistes de Lyon qui ont conçu ce jeu vidéo d’enfer qui permet de rouler virtuellement sur Oahu comme si on y était, le soleil en moins…

Dimanche plus calme… J’ai signé pas mal de livres d’avance, histoire de ne pas me démobiliser quand le public est plus rare, histoire surtout de ne pas rester les bras croisés en attendant le chaland.

Et puis à côté de moi un garçon doué et charmant, David Ratte, signe des livres autour des méfaits de la pollution, abordant les problèmes écologiques avec beaucoup de finesse humoristique. Tous ses personnages portent en permanence un masque à oxygène, l’air étant devenu irrespirable. S’ensuit une suite de gags à la Gaston autour de ce qui serait un drame si cela se réalisait pour de bon…

Il me fait un superbe dessin pour Jules qui sera ravi de l’encadrer dans sa chambre au-dessus de son lit.

David me présente en avant-première les pages dont on parle dans le Bo-Doï de ce mois-ci, BD à paraître en fin d’année, très caustique et se passant dans la Palestine de Jésus au temps des apôtres, avec une approche très originale, traitée là encore avec un style humoristique plus près d’Astérix que du Troisième Testament…

Après un repas au buffet de la Gare tout proche, je signerai encore une heure avant de quitter le Salon.

Merci à Florence, Coralie, Benoît, Maud et Christian pour leur gentillesse…

Encore un endroit où je serai ravi de revenir l’année prochaine.