07 novembre 2010

Dernier (et unique) festival 2010...

 Les Suisses sont des gens formidables.

Belfaux-Corminboeuf vient juste de s'achever, je suis rentré après trois jours loin de chez moi, immersion dans le métier, la seule de l'année, puisque je n'ai pas de sortie d'album depuis un moment. Je sais donc que je vais signer des livres sortis il y a des mois, mais c'est surtout le plaisir de se retrouver un weekend avec les gens du métier qui me motive.

Arrivé vendredi soir après 580 bornes, dédicaces d'entrée, après un pot de bienvenue et ce jusqu'à 21 heures avant de dîner dans "l'espace Auteurs" une sorte de réfectoire provisoire sous chapiteau, unique endroit pour les repas durant les trois jours. Un traiteur très bien choisi a préparé plusieurs menus à thèmes pour les dizaines de convives présents, invités, auteurs, sponsors, bénévoles et organisateurs...

Agréable de bien manger, ce n'est pas toujours le cas en festival, loin s'en faut.

Côté bouquins, par contre... Peu de dédicaces, pas plus d'une soixantaine de livres pour les trois jours, mais ce n'est pas que pour moi que la situation a évolué en même temps que le lectorat change...

Les dédicaces ne sont plus ce qu'elles étaient, la plupart des dessinateurs présents signaient de façon sporadique, parfois durant une heure ou deux à fond, avant de longues minutes sans plus personne devant la table en dépit d'une foule compacte et nombreuse.

Du coup, on passe plus de temps sur les dessins, histoire de faire durer le plaisir de la rencontre.

Je retrouve des gens qui sont venus me voir il y a vingt ans à la librairie "la Bulle" de Fribourg, lorsque j'étais parti en Suisse pour une tournée Diffulivres joliment arrangée par Marcel Loeffel avec mes potes Bardet, Stalner et l'ami Claude Serre, qui nous a quitté depuis... Un château-hôtel sur les bords du Léman comme base (le "débarcadère" à Saint Sulpice dans les environs de Lausanne, désormais une auberge de jeunesse et un restaurant banal, il paraît) et cinq jours de tournée bien dense sur plusieurs librairies, un temps où quand on se déplaçait pour nos bouquins, on faisait télé en direct, radio, journaux et pas mal de ventes... La jolie Anneliese nous conduisait avec sa petite Colt sur les routes helvètes... C'était bien.

Décembre 1990. Ce qui ne me rajeunit pas.

Revenons à Belfaux, je signe à côté d'un garçon qui a l'âge de mon aîné, 25 ans, et qui a fait un chouette premier album, très demandé. Jérémy qui dessine "Barracuda", une histoire de pirates, est venu avec sa femme de Belgique, petit couple marié depuis un mois à peine qui irradie de gentillesse.

Du coup, moi qui signe trois fois moins que lui malgré mes 30 albums sur le marché, je regarde la file d'attente devant lui, j'ai l'impression d'avoir 150 ans de carrière et des semelles de plomb.

Quand je suis arrivé dans le métier, les autres avaient en gros l'âge de mes parents, là désormais avec les années qui passent, c'est le contraire...

J'ai aussi croisé Bardet, qui fût mon premier scénariste, Pierret avec qui j'ai commis cinq Aigles et quelques bons copains. Du bon temps donc pour ce seul festival de l'année pour moi.

Merci aux organisateurs, et à l'ami Claude Hayoz qui m'a invité pour ces trois jours.

Lundi, de retour à la maison, après 600 bornes dans l'autre sens via Fribourg, Vallorbe-Orbe, Pontarlier, Besançon et Troyes puis Paris sans histoire... Juste de la pluie à mi-chemin puis jusqu'au bout.

Retour sur le festival. Quelques points à souligner, sur l'accueil. Des repas très corrects, je l'ai dit, dans une salle dédiée forcément bien bruyante, mais c'est la loi du genre. Au menu, l'inévitable fondue le samedi midi (je déteste ça, on m'a apporté un autre plat...) et des repas de bonne qualité, sur le thème du festival. Excellent...

Sinon, une attention à signaler en plus de l'accueil très agréable de l'organisation, disponible, ainsi que de l'ensemble des bénévoles, un truc que je n'avais vu qu'avec Diffulivre, lors de mon passage à Sierre: on m'a remis dans mon enveloppe avec tickets, plan, numéros d'urgence, chocolat... des sous pour mes menus plaisirs de bouche. (tsss, je vous vois sourire...) 

Oui, le festival remet aux auteurs invités 25 francs suisses en tickets de Monopoly, de l'argent de poche à dépenser comme bon nous semble (le double pour un couple) dans l'enceinte pour se nourrir (en plus des repas) au cas où on aurait une petite fin de gaufres, de frites ou de vin chaud... Bien pensé !

L'hôtel est un Ibis, très correct, standard, à quelques bornes de l'endroit du festival, le club 2CV local fait la navette pour les auteurs, mais j'ai ma petite auto et du coup je suis indépendant. C'est vrai aussi que quand on est crevé et qu'on veut rentrer dormir, on est libre de partir sans demander à qui que ce soit de vous ramener. Libre aussi de filer à l'anglaise quand on s'ennuie, que ça devient un peu lourd ou fastidieux... Ici, ce n'était pas le cas, l'accueil et la réception de nos amis Suisses tout au long des trois jours a été irréprochable.

Je commets juste l'erreur de commander un croque-monsieur immonde le dimanche soir. Bien fait, fallait manger là-bas. mais j'étais claqué et je voulais me reposer...

Rien à dire, si ce n'est merci, et à une autre fois.

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