26 mars 2012

Des jeunes gens doués...

Le jeu de mot est facile. Mais qu'ils ont du cœur les jeunes étudiants de l'école des Mines de Douai qui organisaient ce weekend leur premier festival de BD dans le cadre d'un projet d'école !

Avec l'appui d'Olivier Barbier - dont je loue ici s'il était besoin à nouveau la gentillesse et l'efficacité - voilà un groupe de jeunes gens décidés dont l'organisation pourrait en démontrer à pas mal d'autres, bien plus aguerris mais qui n'ont parfois d'organisateurs que le nom qu'ils s'octroient.

Je ne vais pas noter comme d'habitude puisque c'est une première édition et qu'il sera à mon avis plus logique de le faire pour la seconde. L'indulgence est de mise quand on débute. Attention, ce n'est pas de la complaisance non plus, juste leur laisser le temps de prendre leurs marques, de digérer cette année et ensuite pour une seconde édition - si elle a lieu - savoir pour l'avoir vécu ce qu'il convient faire... ou pas. Des réglages ici, en ce qui me concerne.

Après probablement près de 300 festivals et librairies visitées depuis plus de 25 ans de déplacements pour des signatures un peu partout en France, Belgique et Suisse, j'ai forcément un regard sur ce qui est "bien" ou pas, appelez ça une échelle de valeur. De MES valeurs, évidemment, de la façon dont j'aime être reçu.

Soyons précis, si Olivier ne m'en parle pas et si Alice ne vient pas me voir à la Couture pour appuyer l'invitation il y a un mois et demi, je ne viens pas. Ça sent trop le piège, une première édition et je n'aime pas trop essuyer les plâtres ni vivre un ratage, comme ça m'est déjà arrivé par le passé dans des endroits dont je ne parlerai pas, par charité...

Bref, si je reçois une invitation par mail pour une "première", d'ordinaire, je décline poliment...

Quand je ne connais pas, je prend l'avis des copains qui y sont déjà allés, mais ici pour une première édition, qui plus est organisée par des mômes de vingt ans, j'aurais eu un (gros) doute et un à-priori défavorable...

 J'ai beaucoup aimé leur gentillesse et leur disponibilité.

Mais au-delà de ça, j'ai eu affaire à un groupe de jeunes gens qui ont visiblement déjà bien la tête sur les épaules et ont tenu leur truc de main de maître avec l'aisance de vieux briscards.

Une salle bien conçue, un choix d'auteurs divers réfléchi avec intelligence, un espace libraire, un coin boissons, un grand écran permettant de voir des réalisations en live, de petites tables bien réparties, disséminées pour permettre au public de se balader à sa guise et s'asseoir pour discuter de façon conviviale, permettant d'éviter les habituelles files devant les tréteaux avec public d'un côté et auteurs de l'autre, franchement c'était parfait.

Pour la partie déplacement, hébergement et restauration, on rentre là dans des considérations et désidératas d'auteurs que chacun appréciera selon son fonctionnement. Olivier m'a pris en charge pour la première nuit à Lille, le vendredi soir, mais le samedi, on dormait dans l'école, dans des chambres prévues pour ça, à l'étage des étudiants.

Certes un environnement un peu spartiate - mais très correct - qui m'a rappelé mes années estudiantines, sauf que tout le monde n’appréciera pas forcément... Un des auteurs invités n'avait pas de serviette dans sa petite salle d'eau et ne s'en est rendu compte qu'au sortir de la douche... S'essuyer avec les rideaux ou les draps, ce n'est quand même pas le top... Pas de shampoing, mais juste une savonnette, un hôtel serait plus attentif sur ce point précis. L'avantage ici étant qu'on est sur place à quelques dizaines de mètres de la salle de dédicaces, que budgétairement c'est mieux, j'imagine. Qui plus est, il n'y a pas de soucis de navettes comme souvent quand on déplace un groupe d'auteurs. Je comprends les raisons du choix, ce n'est pas un handicap majeur en soi, à réfléchir au cas par cas...

Côté restauration. Le samedi midi on déjeune dans un resto italien qui s’avèrera plus que moyen, aux dires des uns et des autres, ce qui incite Arthur et sa bande qui avaient prévu d'y retourner le dimanche à changer de plan pour le lendemain midi. Cette fois, tout le monde sera unanime pour louer la qualité du déjeuner, excellent, copieux et dans un environnement agréable.

Bref, je devine bien qu'ils ont trouvé là leur espace déjeuner pour l'année prochaine d'autant qu'on apprend en discutant avec nos jeunes organisateurs que les prix négociés avec les restaurateurs sont identiques. Des détails qui ne se voient qu'à l'expérience des faits...

Excellente ambiance entre auteurs. Plus le temps passe, plus je deviens un des plus vieux faisant presque office d'ancien du métier...

À 55 ans, c'est bizarre pour moi ce côté patriarche, la plupart des invités sont plus jeunes que moi, garçons et filles talentueux, mais c'est sans importance, au fond, la discussion est toujours agréable, chacun racontant son expérience, écoutant l'autre narrer la sienne. Bref de bons moments permettant de voir que ce métier demeure - malgré les aléas et soucis avec les maisons d'édition - une source de passion quelle que soit sa génération...

Reste un écueil de taille...

En dépit de toute la bonne volonté de nos jeunes étudiants et du cœur qu'ils ont mis dans leur entreprise, le public n'est pas venu, ou très peu. J'en étais malheureux pour eux, plus que pour moi, même si je préfère signer beaucoup plus de livres (j'en ai quand même signé une trentaine sur les deux jours, ce qui est peu mais pas non plus dramatique...) sachant que les avances sur droits sont de plus en plus difficile à rembourser désormais et que donc on signe pour la gloire...

Et puis il faisait beau, du coup c'est probablement moins incitant.

Autre chose, l'affiche ne faisant probablement pas assez mention du mot BD pour que les gens tombant dessus pige qu'il y avait un festival de bandes dessinées organisé dans leur ville...

Ils ne seront pas jugés là-dessus, la venue ou pas du public est un paramètre sur lequel il est difficile d'avoir de la prise, même si on est annoncé dans le journal, par voie d'affiche et par le bouche-à-oreille...

Bref ? Un bon moment. Je serai sans doute là si on me réinvite...

1 commentaire:

  1. Bonjour Erik, j'aime toujours autant tes dédicaces !
    tu as raison, Olivier Barbier est un chouette gars, son défaut le plus flagrant étant de ne pas nous avoir invité au même festival (je participe à celui de fâches Thumesnil);
    à très bientôt
    A

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