02 janvier 2013

Fidèle à lui-même...

J'entends hier au journal avec stupeur que Jacques Tardi a obtenu la Légion d'Honneur !

En m'étranglant, je me dis que décidément, ceux qui lui attribuent n'ont jamais lu son œuvre, très antimilitariste et anti-tout d'ailleurs, depuis plus de trente ans...

J'ose espérer que l'auteur d"Adieu Brindavoine" et d"Adèle Blanc-Sec" ne va pas accepter la reconnaissance et les honneurs décernés par un pouvoir politique, fut-il de gauche, que c'est à l'opposé de ses idées.

Autant le préciser, j'aime le travail de l'auteur, par ailleurs, de Brindavoine à Ici Même, en passant par Griffu et autre, sans oublier l'Adèle dont Besson a tiré un film plutôt réussi.

Mais on peut admirer un dessinateur pour son talent graphique sans pour autant être obligé d'apprécier le personnage. Passons, c'est sans importance, ce n'est que mon opinion après tout. C'est MON blog.

Bref, les idées de Tardi, je ne les partage aucunement, pas plus que je n'apprécie un type capable de dire froidement que 99% de ce qui ce fait en BD est de la merde, se mettant d'autorité tacite dans le 1% restant je suppose. Mais il a bien le droit de penser comme il veut. Un pays libre laisse la parole libre tout autant à ses enfants.

Et je suis vraiment satisfait de voir que l'homme reste fidèle à lui-même en refusant ce jour quelques heures plus tard catégoriquement cette Légion d'Honneur qu'il n'a jamais demandée.

Le contraire m'aurait vraiment surpris, remarquez !

Tardi "refuse avec la plus grande fermeté" la Légion d’honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit", a-t-il déclaré...

"J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’honneur ! 

Farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. 

C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. 

Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose. Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n’ai jamais rien demandé. On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas !"

Et ça, c'est fait...

Le bonhomme reste droit dans ses bottes et franchement je trouve très bien qu'il fasse ce pied de nez attendu...Je ne suis pas certain que dans son cas tout un chacun soit capable de dire non à un honneur aussi "lourd" qui flatte l'ego. Les refus sont rares, et donc ont du chien. Bravo, donc !

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