16 juin 2014

Bulles en Seyne, troisième fois...

la SEYNE-sur-MER - 13/14/15 juin 2014

Sixième édition - Je me rends dans le Sud, au salon de la Seyne sur Mer à quelques kilomètres de Toulon la ville du rugby multi titrée depuis que Mourad Boudjellal, mon ex-éditeur et ex-patron de Soleil Prod, s'occupe du RCT avec quelques petits succès dont on parle un peu dans les médias...

C'est probablement devenu MON festival préféré, j'y retourne pour la troisième fois en six éditions, un ratio qui démontre, si besoin était, à quel point j'aime y aller. Car évidemment, n'étant pas spécialement maso, je ne retourne pas - comme vous pouvez l'imaginer - là où c'était "raté".

Et puis surtout, la sensation de descendre dans le Sud passer un weekend prolongé chez des amis est désormais très présente, bien au-delà des intempéries et des aléas qui ne nous ont pas épargnés cette année...

J'y reviens.

Car autant vous dire que cette édition a connu son pesant d'émotions diverses, à commencer par cette grève de la SNCF qui a chamboulé pas mal les déplacements des Auteurs et mis une sacrée pression sur les amis de l'association "Bulles en Seyne" qui gère le festival...

1 - voyage      2 (sur 5) Hors catégorie.

Dans le calcul, ça ne comptera pas, les "soucis" de la SNCF et de ses cheminots capables de mettre le souk dans tout le pays pour leur intérêt particulier est bien connu, même si l’alibi consiste toujours pour des syndicalistes qui parfois ne savent d'ailleurs même pas pourquoi ils font grève, à chanter sur tous les tons que c'est pour le "bien des usagers", phrase éculée que j’entends mise à toutes les sauces depuis plus de 40 ans que je prends le train...

Ce fait est de toute façon sans rapport avec la bonne volonté de l'organisation qui a dû réviser ses plans tous le weekend pour ne pas se retrouver totalement débordée. Et puis bon, c'est pas la mort non plus.

Chapeau pour le suivi, en tout cas.

Descendre dans le Sud en pleine grève dure alors que les TGV sont rares n'est pas simple, c'est une première pour moi. Mais pas question de me dérober et d'annuler, même si je comprends aussi par ailleurs les quelques amis qui se sont désistés, après avoir essayé par tous les moyens de parvenir à monter dans des trains rares et bondés.

À commencer par mon ami JD Morvan, qui en plus était le Président du-dit festival. Et
Didier Convard que je me réjouissais de croiser... Tant pis, ce sera l'an prochain.

Mon Bruxelles/Nice prévu à 10 heures le vendredi n'était pas annulé sur le site de la SNCF.

Mais par contre une fois sur place, vers 9 heures 45, on me dit qu'il est supprimé et qu'il faut que j'essaye, si je veux toujours partir, de monter dans le 14 heures 11...

J'ai quatre heures de temps à tuer et du coup je traîne dans Disney Village, en écrivant des trucs, assis sur un banc.

Frank qui est le nouveau Président de BeS (l'organisation) m'a envoyé un message pour que je ne m'angoisse pas, mon train n'arrivant pas à Toulon mais à Marseille, il m'envoie un gars en voiture qui attendra à Saint-Charles le temps qu'il faudra.

Après avoir passé du temps à me tourner les pouces au soleil, je retourne à la gare. Je ne suis pas seul.

Le train arrive de Bruxelles et a déjà pas mal de retard. On monte et là, la cohue, pas de places assises, couloir bondé dans le compartiment, je m'aperçois bien vite que je vais devoir voyager debout, dans un train surchargé qui pèse sans doute un poids trop important. Comme le TGV est trop lourd, il ne roule qu'à 70% de son potentiel et donc mettra presque trois heures pour arriver à Lyon.

Heureusement beaucoup descendent et je peux enfin m'asseoir pour finir le voyage, jusqu'à Marseille.

À Saint-Charles, on retrouve Horne, brillant auteur que je ne connaissais pas et qui attendait depuis une demi-heure mon arrivée. Bruno, notre chauffeur du soir m'annonce qu'on reste encore une heure à la gare à attendre un troisième larron qui lui vient de Nantes. Pour couronner le tout, un pigeon s'oublie sur moi pendant qu'on devise assis autour d'un verre...

La poisse. Vendredi 13 ?

On arrive à l'hôtel à 20 h 45... J'ai quitté la maison à 9 heure et quart...

Le retour est prévu le lundi, c'est toujours grève, mais mon TGV n'est pas supprimé, si ce n'est qu'il ne part plus de Nice, mais... de Marseille. Alors à 7 heures du matin, je prends un TER en gare de la Seyne. En une heure, je longe la côte, Bandol, la Ciotat, Sanary, Saint Cyr etc, une façon de dire au revoir au Var, avant d'arriver à Saint-Charles vers 8 heures du matin. Mon train est à 9 heures 13, pas de souci, le TGV avec ma place réservée est à quai.

PS: On aura juste 10 minutes de retard à l'arrivée en début d'après-midi, dans ce train où à Lyon j'ai la surprise de voir mon ami Eric Stalner venir s'asseoir à côté de moi. 

Hasard incroyable ! 

Le gars va à Bruxelles voir son fils et ça me fait plaisir de le croiser de façon aussi impromptue...

Voilà bien dix ans qu'on ne s'était pas retrouvés à discuter comme ça... On a travaillé lui et moi des séries avec le même scénariste (l'ami Daniel Bardet), jadis et on a fait pas mal de voyages et de dédicaces mémorables ensemble, avant de se perdre de vue. La vie...

2 - accueil     5 (sur 5)

Voilà un point sur lequel ils sont bons, qu'il vente, pleuve ou neige.

33° le samedi, des trombes d'eau le dimanche et personne ne s'est départi de son sourire... Je l'ai dit plus haut, l'impression de venir chez des amis passer un weekend prolongé prévaut vraiment. On tente une petite signature le samedi en ville chez un vendeur de vins et spiritueux, en présentant mon "Champagne" édité au Signe. J'en signe (sic) deux, mais je l'ai déjà dit, ça m'importe peu, on passe un moment à causer avec Christophe, l'ancien président du festival qui m'a accompagné et avec qui le courant est toujours passé. Courage, gars ! T'en manque pas...


Après, tous, garçons ou filles, se mettent en quatre pour nous faire plaisir et c'est un bonheur d'être reçu comme ça par des personnes généreuses et attentionnées. Je sais que tous les auteurs qui viennent à la Seyne depuis six ans, certains "à vie", comme Eric Cartier, pensent exactement comme moi...

3 - hôtel      5 (sur 5)

Pareil que lors de mes visites précédentes.  

Une carte magnétique passée devant la porte et on pénètre dans une chambre fonctionnelle, sans âme particulière comme dans beaucoup d'hôtels de chaine mais élégamment décorée, parquet au sol, surface agréable avec balcon et vue sur la mer, juste en dessous. On est SUR le port, je vous le rappelle… Salle de bain moderne.

Et depuis mon balcon, le port de la Seyne...


Écran plat, literie impeccable. Petits déjeuners en chambre ou en bas au bord de la piscine dont malheureusement et bien qu'ayant pris mon maillot de bain, je ne me servirai pas cette année encore...

Autre point primordial, ce festival se déroule à... à peine trente mètres de l'hôtel !

Un des seuls salons que je connaisse qui offre un tel confort de fonctionnement aux Auteurs invités...Un véritable must.

4 - repas      3,5 (sur 5)

- Le vendredi soir, dîner dehors sur la plage, c'est juste génial, il fait beau, le bruit de la mer et la fatigue du voyage s'évanouit d'un coup, laissant place à la béatitude. Je suis bien installé et en bonne compagnie mais alors que tout le monde ne prend qu'un plat, je commets l'erreur gourmande de prendre une entrée. Mon steak qui a été oublié en cuisine arrivera en catastrophe trop cuit alors que tout le monde en est au dessert... Tant pis pour moi.

- Samedi midi "aux Palmiers"... La vue sur la plage vaut son pesant de strings et de seins nus, ce qui cloue nos amis Coréens invités sur place. Une grande découverte pour eux... Un buffet de qualité, idéal pour le midi.

Là, c'est dur de retourner dessiner, évidemment.


- Le dîner du samedi soir. Formidable endroit et décor apprécié, le fort Balaguier, que je connais pour l'avoir visité en 2011 et dont les jardins servent d'écrin au dîner. C'est excellent, mais deux buffets de suite, moi je suis pas fan, pratique sans doute mais un peu indigeste, on finit toujours par ou trop manger ou pas assez.

Le fils de Frank et Steph qui a 16 ans est fou de magie et fait quelques happenings très cools au milieu ces invités, le garçon est doué et assez bluffant, c'est très amusant de ne pas comprendre les manipulations, pourtant effectuées sous nos yeux.

Et puis il termine par du "gloving", un numéro avec des gants et des petites lumières qui fonctionne très bien à la nuit tombée. On passe un bon moment tous ensemble avant de rentrer à l'hôtel, je suis un peu crevé.


- Repas du dimanche midi... Il pleut sur la Seyne, à verse.

Ça, c'était pas prévu.

On mange dans un local près du festival, il y a une expo de planches et après un happening du dessineux coréens très sollicité qui repeint un pan de mur de bateaux, on passe à table, un traiteur doit nous nourrir. Intention louable, mais piètre qualité, on est tous d'accord, les organisateurs très déçus en premiers. Tout semble avoir été préparé la veille ! Servir des pommes de terre juste réchauffées et des bagels durs comme du bois n'est pas du meilleur goût et c'est dommage parce que le choix du menu me semblait pas mal, par contre.

Très bons desserts, l'honneur est sauf.


- Dîner du dimanche soir dans une salle de restautant où j'ai déjà eu l'occasion de terminer le salon les années d'avant. On y mange très bien. On est une vingtaine et c'est très convivial de dîner entre nous, en dépit de l'écran qui diffuse l'inévitable France-Honduras que 15 millions de blaireaux dont moi regardent ce soir-là...

Comité restreint, pas mal d'Auteurs sont partis, ne restent que les amis de l'association et les rares auteurs inquiets pour le retour qui ne quittent que le lendemain matin. Une soirée décontractée où on n'a plus d'enjeu réel, à part s'amuser sans arrière-pensées...

5 - lieu      5 (sur 5)

On est sur la Côte, l'endroit est plus qu'agréable. Il pleut le dimanche ? Qu'est-ce qu'on peut y faire ? Se retourner contre l'association "BeS", comme le pense le libraire, fâché de la perte "sèche" de trois caisses d'albums trempés par la pluie au cours de la nuit ? Des bouquins que l'assurance remboursera et qui seront d'ailleurs considérés comme vendus, sans retours...

À part utiliser la raclette, que Frank va d'ailleurs casser à force d'énergie, je vois pas...



6 - rencontres      5 (sur 5)

Auteurs: Peu d'auteurs. Une trentaine. La SNCF en empêche six ou sept - dont le Président Morvan - de venir nous rejoindre. Plateau un peu décimé qui n'empêchera pas les rires et les rencontres avec plusieurs personnes que je ne connaissais pas:

Horne (auteur d'un formidable et très émouvant "Malpasset"), Séverine Tréfouël, Audrey Bussi, Bruno Falba, Davide  Fabbri, Jean Barbaud et les autres, merci à eux tous de rendre les moments de partage si plaisants... C'est toujours clairement un temps de convivialité et d'échanges, quels que soient nos âges respectifs. La passion est la même, que ce soit pour de tous jeunes auteurs ou des plus anciens, dont merde, voilà que je fais désormais partie.

Hier soir à table, j'étais le plus vieux !

Côté public, le temps n'a pas vraiment déplacé les foules le dimanche, mais j'ai eu du monde quand même (oui, même sous la pluie) et pas mal de lecteurs sont passés me dire qu'ils avaient aimé le livre déjà acheté soit à Nîmes, soit à Bagnols...

Le héros coréen qui aura passé son weekend à dessiner aura été soufflé par la plage. Le dessin qui'il a fait quand on lui a demandé ce qu'il retiendrait de sa journée du samedi à la mer . Ma foi...


Quelques édinautes aussi... Fazzh (enfin son amie), Jean-Lin entre autres et des nouveaux lecteurs qui ont été séduits en me voyant faire des dessins sur place et ont investi à leur tour.

7 - livres signés      3 (sur 5)

On sait bien que désormais, ça importe peu. Je viens pas pour ça. Je dirais même que c'est devenu secondaire, loin derière l'acceuil et le temps passé entre nous. Attention il y a de très belles rencontres, des gens séduits, des moments partagés avec nos lecteurs, qui ont d'ailleurs eu bien du courage de braver les éléments pour venir nous voir...


De toute façon, à nouveau pas plus d'une vingtaine de bouquins vendus sur place, les autres étant apportés par les lecteurs... Mais comme on est tous payés en avances sur droits, tout ça n'est pas essentiel, que j'en vende un seul ou mille ne change rien pour moi.

Amusante signature pour Louis, vu en 1991 lors d'un passage chez Mourad, à la librairie Bédule. On avait fait une photo à cette occasion, image que je dois avoir quelque part. On fait la même, 23 ans plus tard... J'espère qu'il m'enverra le "avant - après"...

Et puis le samedi dans la nuit, la pluie battante a renversé une tente et trempé les albums. J'avais demandé de n'avoir que deux titres en vente, à savoir le "Sara Lone" et le "Champagne", les exemplaires qui ont été mouillés passent pertes et profits, comme vendus et l'assurance payera les dégâts...



En conclusion...

(Pas de notes cette année, c'est un peu hors-normes et de toute façon on est dans le top !)

Forcément un moment spécial...

La Seyne-sur-Mer est mon festival préféré, pour l'ambiance, le lieu et les gens qui s'en occupent. la plateau d'auteurs est toujours intéressant. la météo et la pluie ont tenté de gâcher la fête mais je me suis bien marré quand même, en dépit des aléas... 

Special thanks à Anne que je ne connaissais pas et qui m'a bien fait rire ! On remettra ça...

Bien évidemment je le conseille à mes amis auteurs, me voilà partant pour la septième édition de juin prochain sous la présidence probable de... (je ne sais pas si c'est officiel mais moi je le sais !) afin de retrouver les amis qui se dévouent pour faire de cette manifestation le meilleur moment possible pour tout le monde...

Alors merci encore et à bientôt en 2015, si c'est possible...

1 commentaire:

  1. C'était un plaisir de faire des tours de magie, ravie que tu aies apprécié :)

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