27 mars 2015

Pas de salon en Espagne...

Là ça m'ennuie bien, mais je n'irai pas à Barcelone du 17 au 19 pour le salon BD où j'étais invité.

Invité à demi puisque s'ils payent bien hôtel et déplacement, on m'annonce (heureusement avant que je ne sois sur place) que les repas seront à ma charge. Sur trois jours de restos ça chiffre vite.

Sans compter les 60 euros de parking à l'aéroport dont je n'ai pas parlé, du coup.

Il n’est pas question pour moi de payer quoi que ce soit pour un déplacement professionnel. je ne l’ai jamais fait et je ne le ferai jamais. En venant sur un festival, déjà, il faut comprendre qu'un auteur vient gracieusement sur son temps libre, perd de l’argent puisque pendant ce temps-là, il ne travaille pas sur ses pages en cours, prend du retard, en plus...

C'est pas des vacances, les gars ! C'est pour le boulot.

Je ne parle même pas ici des arrangements privés qu'un déplacement comme ça provoque au sein de la famille quand on a des enfants encore petits à gérer... Et qu'il faut prévoir qui les garde, qui va les chercher à l'école, etc...

Payer pour venir exercer son travail, c’est impossible et même je dois le dire, absurde. Ce n’est même pas pour ce que je dépenserais, mais pour le principe.

De plus, comme la plupart des auteurs payés en avance sur droits, désormais on ne touche plus rien sur les albums avant d’avoir atteint un plafond que peu atteignent. Alors c’est évidemment ennuyeux pour moi de devoir faire l’impasse sur un déplacement qui me faisait plaisir, mais je dois décliner l'invitation.

D'autant que c'est en plus pour des albums traduits, dont les droits viennent s'ajouter à mon en cours d'à-valoir...

Bien entendu, je n’ai aucune raison d'en vouloir à mes éditeurs espagnols, c'est leur façon de faire, leur règle de fonctionnement qu'ils appliquent à tous les auteurs invités et je n’ai pas de jugement à poser là dessus.

Mais j'irai en Espagne une autre fois !

4 commentaires:

  1. Je le regrette pour toi, car je pense que tu aurais pris plaisir à dédicacer SL en compagnie de David sur ses terres (et lui l'aurait sans doute largement apprécié), mais je comprends totalement ta démarche.
    Les éditeurs comprendront-ils un jour qu'ils doivent prendre leur (réelle) part dans le financement des œuvres ? J'en doute, craignant que la création ne se fasse de plus en plus au rabais, remplaçant les auteurs par de simples exécutants, des faiseurs payés au lance-pierre, sur le modèle de ce qui a été fait dans l'industrie...
    Les auteurs ne doivent pas l'accepter, bravo pour ta détermination à résister.

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  2. Les dédicaces sont un "plus" gratuit pour l'éditeur, et 3 ou 4 jours éreintants pour l'auteur, qui souvent ne touche RIEN sur les albums vendus en salon car comme le dit Erik, 95% des auteurs ne dépassent plus leurs avances sur droit, vues la surproduction et la chute des ventes. Pour moi, hormis rencontrer des collègues, ce qui peut se faire autrement d'ailleurs, les salons sont une perte de temps imbécile.

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  3. Une perte de temps, mais aussi une respiration en dehors avec les copains. Au fond ça n'a pas de prix. Alors oui, il m'est arrivé parfois de me demander ce que je foutais là, quand je n'ai pas d'album parce que le libraire n'a pas fait son travail correctement, ou que Hachette ne l'a pas livré à temps. Quand il n'y a personne et que je signe 5 ou 6 albums sur la journée (heureusement c'est rare) ou encore que je me rends compte que je ne connais personne et que la nouvelle génération d'auteurs de l'âge de mes ainés n'est pas toujours très communicante...

    Mais personne ne m'oblige et j'essaye de choisir au mieux les endroits où je vais... C'est clair que que j'en signe ou bien 100, ça ne change rien. Alors quand on est à la bourre, on préfère rester chez soi. Au moins on travaille.

    Dans le cas de l'Espagne, c'est encore pire, y aller n'est qu'un plaisir personnel, une rencontre mais ça ne me rapporte absolument rien, vu que les ventes espagnoles sont en déduction d'avances sur droits importantes que je suis très loin d'avoir comblées... Mais c'est pas bien grave, il y aura d'autres rencontres...

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  4. Thierry Diette31/3/15 23:18

    Parfaitement dit! Bravo à vous trois!

    Thierry Diette

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