25 février 2019

Sara 4 a bien été imprimé !

Vendredi 22 février...

C'est toujours un émerveillement que d'assister à l'impression d'un de mes albums. En l'occurence celui-là, le tome 4 de Sara Lone a été imprimé vendredi dernier à Tournai en Belgique chez Lesaffre.

On est très (très !) à la bourre, l'album a une date butoir de parution et de livraison chez le diffuseur, tout doit être impérativement chez eux avant le 8 mars midi, sinon on rate la date officielle et c'est repoussé. C'est très strict et interdit, vu le travail en amont.

Donc en imprimant seulement le 22 février, moins d'un mois avant la sortie et 14 jours avant la deadline diffuseur, c'est short ! D'ordinaire on compte deux mois pleins pour plus de confort...

Mais c'est vrai que si on mettait bout à bout le temps réel, une semaine devrait suffire entre la remise fichier et l'album fini, ce qui n'arrive jamais, puisqu'on est tenu aux plannings de l'imprimeur, lequel n'a pas que nous à gérer, évidemment...

Parce qu'on a fini et bouclé l'ensemble tard, ce qui du coup nous impose des délais ultra raccourcis. Le 19 janvier dernier, David terminait les pages en noir et blanc, le 8 février, il bouclait la couleur, le dossier de 16 pages de fin d'album que j'ai écrit et mis en page avec Didier Cléda a lui été maquetté le 12, il y a ensuite les relectures, les corrections, l'envoi le 15 chez l'imprimeur qui prépare l'imposition des pages et envoie l'ozalid* de vérification (*une épreuve papier, dernier élément de contrôle qui sert généralement à donner le bon à tirer, le B.A.T. dans le jargon des imprimeurs), histoire que les pages soient dans le bon ordre...

Et puis, on détermine une date d'impression. C'est assez rapide mais on le sait à la dernière minute, Patrick m'informant que c'est pour dans trois jours le mardi, après accord...

Vendredi matin très tôt, on part vers la Belgique avec ma chérie, on arrive sur place un peu en retard, à cause d'un épais brouillard sur la route, pour retrouver Patrick, mon éditeur belge et assister à l'ensemble du tirage.

Entre chaque cahier (il y en a quatre de 16 pages, plus les gardes et la couverture...), petit moment d'accalmie pour le changement de plaques offset sur les machines, ce qui permet de se retrouver dans un bureau faisant office de salle d'attente.

Comme à chaque fois, les ouvriers du livre (ici comme conducteur, l'ami Willy qui en profite pour me faire dédicacer un tome 3) qui travaillent sur nos séries sont contents d'avoir l'auteur et de pouvoir éventuellement modifier un peu à sa demande...

Mais il faut avouer que le calibrage de nos jours est quasi parfait, je fais juste remonter un peu de quelques microns une teinte pour réchauffer ou refroidir selon mon feeling, tout est très rapide, et les feuilles défilent à grande vitesse.

On vérifie avec les tirages "témoins" qui ont été fait en amont et sur lesquels le conducteur se base pour retrouver les teintes exactes...

Quand on est OK, on signe et ça roule...


 Toujours stupéfait par la technique et ces machines qui restituent notre travail avec une précision qui n'a plus rien à voir avec les bécanes de mes débuts (pourtant pas si lointains) et ces décalages quasi constants des films noir trait sur des bleus qui ne repèrent pas...

Tout a été imprimé avec le dos (qu'on appelle parfois la tranche par erreur), reste le vernis réserve sur la couverture à plat, puis le contrecollage du carton et la reliure, avant la pose du sticker d'accroche qui se fait en machine en sortie de reliure, à la toute fin... Désormais les pages doivent sécher, au minimum 24 heures, la couverture traitée pour le montage du carton et le vernis avant de revenir en machine pour être collée dans la relieuse avec les cahiers assemblés...

Il faut préciser que c'est (malheureusement) un assez petit tirage, à peine plus de 5 000 exemplaires car les commandes des libraires sont très light. Alors oui, et heureusement, ils réassortissent ensuite, mais plus on part de bas, moins c'est rassurant.

On compte sur le bouche à oreille et la qualité du travail...


Il y a aussi des commandes pour les trois tomes précédents mais ce n'est pas vraiment le coup de folie, les temps sont durs et le système de payement en édition impose aux libraires de jongler avec leur compta, renvoyant des titres à peine parus pour payer les suivants qui arrivent déjà, etc... C'est très con, très fragile, mais c'est comme ça que ça marche, on est à leur merci et s'ils ne commandent pas, c'est mort...

On croise les doigts.

C'est le dernier album (le cinquième avec ce fonctionnement !) que je réalise en crowdfunding avec des gens qui misent sur notre taf. Plus de 800 personnes ont contribué à créer la série qui s'achève avec ce quatrième opus... Merci à eux d'avoir cru en nous.

C'est aussi l'occasion de rendre ici hommage à mon ami Patrick Pinchart qui est le boss de Sandawe. Patrick qui m'a laissé carte blanche pour l'ensemble des 4 tomes de Sara, m'a permis d'écrire exactement l'histoire que j'avais en tête sans autre chose que quelques conseils amicaux, a découvert le tome 1 une fois fini et m'a laissé faire et réaliser la maquette et l'emballage de notre série. Précieux pour un créateur...

C'est bien pour ça que BDMust qui voulait les droits pour une intégrale de Sara Lone peut bien aller se faire f...  euh, voir: si intégrale il y a, c'est moi (et David Morancho, s'entend) qui la gérerai. Et personne d'autre ! "L'affaire Maïorana" restant en mémoire de beaucoup d'Auteurs qui savent qui est qui et surtout avec qui ils veulent ou pas travailler...

Vers 15 heures 30, tout a été imprimé et on repart vers Paris, avec des feuilles d'impression dont comme d'habitude je ne sais trop que faire, mais que je stocke dans un coin. On va pas vendre ça non plus !

L'album sortira le 20 mars ! Avec pas mal de dates de signatures prévues. Nous on le verra avant à Nivelles, sitôt que l'éditeur le reçoit, pour signer les exemplaires réservés par les édinautes, 500 albums quasiment... Stay on line...

2 commentaires:

  1. Top ! Tu fais encore une pause avant de mettre en route le prochain projet, ou tu l'as faite avant ?
    Une bonne chose de faite. Je surveille le libraire.
    O.

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    1. Non, non il faut continuer... Si tu passes vers Aigle ?

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