K'noé, Arthur et quelques illustrations.

Une agence de pub du sud de Paris avec qui je travaille de temps à autre m'a confié un boulot d'illustrations et me demande de créer un personnage d'adolescent que je devrai ensuite développer, comme je l'ai fait une première fois avec le petit Tomo, dans le livret Maraboshi en janvier dernier.

La charmante Sophie, mon interlocutrice au sein de l'agence K'noé s'occupe de ce nouveau dossier et n'est guère emballée par les premiers croquis que je lui maile, qu'elle juge un peu trop "jetés" sans doute...

Du coup, bien qu'au fond assez d'accord avec elle, je tâtonne pas mal pour poursuivre, un peu décontenancé. J'aime bien qu'on m'aime... Et qu'on aime ce que je fais.

Elle souhaite un truc si précis que je préfère qu'elle me l'explique au téléphone pour être sûr de ne pas me tromper à nouveau.


La voilà détaillant abondamment les habits qu'elle veut me voir faire porter à mon ado de papier.

Les chaussures, le pantalon, le T-shirt...

Je grince un peu. Sale habitude de créatif habitué à ce qu'on le laisse faire comme il l'entend... La BD m'offre depuis vingt ans une liberté totale...

Mais Sophie, qui est adroite et commence à comprendre comment je fonctionne, met habilement de l'huile dans les rouages.

Et hop...

J'obtempère et recommence en suivant ses conseils (un oeil sur le catalogue de la Redoute, intarissable source de documentation vestimentaire...) avant de me rendre compte... que je suis en train de dessiner un de mes fils - avec qui je ne vis pas - de façon automatique, sans le faire sciemment !

Acte manqué ? C'est vrai que ne l'ayant que rarement sous les yeux, j'ignore totalement comment s'habillent les jeunes de sa génération... Pourtant ça m'aurait fait gagner du temps de regarder plus attentivement les innombrables photos de lui et de ses potes sur son Skyblog...... Le dessin me plaît cette fois.

En fait avant même l'avis du client, il faut surtout que MOI, je trouve ça bien... Et je suis rarement content de mon travail, avec une fâcheuse tendance à me dénigrer.

Mais là, ça va et je l'envoie aussitôt qu'il est terminé.

Cette fois, Sophie est ravie ! (le client aussi, surtout...)

À priori, on attaquera les dessins en mai, à mon retour de Moscou... Du sport en perspective.

Un budget correct pour un mois de travail. Les affaires reprennent.

Et c'est vrai que ce personnage (celui du haut, en ouverture) pourtant fait de mémoire ressemble fort à Arthur...