25 août 2007

Soutenir le noir...

Mon excellent ami Christian Lerolle me l'avait bien dit. Mais ça fait partie des choses que l'on écoute sans les appliquer. Il y a une petite manip technique à faire, quand on réalise soi-même les couleurs.

Il faut "soutenir les noirs". Ce que je n'avais pas fait.

Oh, rien à voir avec un quelconque mouvement anti-raciste, les spécialistes comprendront. Les autres sauront juste que sans la patience de la demoiselle à Toulon qui m'a piloté à distance au téléphone une heure et demie durant pour refaire les choses (correctement cette fois !) à partir de mes pages RVB non aplaties, avec tous les calques, mes trois planches pour le collectif Johnny auraient été horribles, trop chargées en encre, maculées et salement grisouilles... Une fois en CMJN, il restait de la couleur dans mon film noir, ce qui n'est pas bon... Du tout !

J'ai tout bien noté. Pour les prochaines fois. Au passage, ça explique aussi d'ailleurs quelques déboires techniques sur certains travaux d'illustrations passés.

En fait l'informatique permet tout mais il y a quelques règles simples à appliquer.

Comme je réalise tout tout seul, sans l'aide de l'éditeur, et en squizzant certaines choses jadis gérées par ses départements techniques, il faut bien suivre toutes les étapes, voilà tout.

En gros je fournis dorénavant à mon éditeur des fichiers de mes planches définitives, scannées par mes soins, lettrage en 1200 dpi sur un calque à part, en couleur et au format, donc imprimables directement, (du coup on fait le boulot à leur place, il serait légitime de demander plus de sous) alors qu'avant je me contentais de donner ma grande page noir et blanc, et de récupérer des films pour la mise en couleurs à la gouache et aux encres, qui posaient bien des problèmes d'impression au moment de la parution:

Car l'Auteur était tout le temps trahi, telle belle couleur patiemment recherchée montait au rouge, devenait marronnasse, d'élégants lavis de gris se plombaient en gros pâtés noirâtres bref, les classiques aléas de l'impression de BD que mes amis Auteurs qui passent par ici me lire connaissaient bien... Fini, tout ça !

Maintenant, il n'est plus question de laisser qui que ce soit intervenir, je gère de A à Z mon travail avec mon iMac, Word, Photoshop 7 et mes petits feutres à pigments, de l'esquisse au rendu final, avec toutes les étapes techniques, ce qui est plaisant et me permet enfin de me considérer davantage comme un auteur complet faisant lui-même scénario, dessin... Et mise en couleurs:

Et désormais que ce soit clair...

... Mes noirs seront "soutenus" ! Merci Violaine.

2 commentaires:

  1. Bonjour Erik, je lis toujours avec beaucoup d'intérêt ce blog. Je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce sujet ; je remarque en effet une dégradation de la qualité de l'édition d'albums. En même temps quel dommage que les auteurs soient amenés à faire le boulot des éditeurs et responsables de collection. Le métier ne devrait il pas être un travail d'équipe ? cordialement, Manuel

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  2. si sans doute. Mais moi, personnellement s'entend, je trouve mieux de gérer ces choses, assez facile finalement au fil du temps. Au moins on est certain de la qualité du boulot, et puis il y a des gens qui vérifient si tout va bien néanmoins sur le plan technique en aval, donc pas de soucis.

    C'est important pour moi d'être un auteur complet. Mais c'est juste mon avis, parce que j'adore bosser avec mon ordi qui m'a redonné envie de dessiner alors que j'étais assez loin d'avoir de nouveaux désirs graphiques, en en ayant fait le tour (erreur) à mon sens. L'informatique m'a redonné un souffle.

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