08 octobre 2007

Lutins bleus...

C'est dingue, même le Coca chez eux est différent.

On est en Bretagne et ça se sent.

Deux jours à Lorient pour ce festival BD plutôt bien foutu, avec une organisation (les Lutins bleus) comme on aimerait en voir plus souvent:

un hôtel 3* à 100 mètres du Palais des Congrès, un accueil plein de sollicitude de l'organisation et des repas agréables dans une salle qui offre une vue d'ensemble sur le port de plaisance... Bref, soignés au mieux !

L'aéroport est très proche de la ville et même si le chauffeur qui passe me récupérer (moi et un autre qui était dans l'avion aussi) a une demi-heure de retard, ce n'est pas bien grave.

Il nous amène au Mercure, où les chambres réservées pour les invités sont très convenables et montrent qu'on veut que les Auteurs gardent un bon souvenir de leur passage. Au moins sur le plan hôtelier...

Un festival réussi passe aussi par les détails d'intendance, je l'ai déjà dit. Là on voit que c'est pensé et "logique". (comme ça peut d'ailleurs l'être à Ajaccio, Évian et quelques autres...)

L'endroit où se déroule la manifestation est à deux minutes de marche et là encore c'est la certitude de pouvoir à loisir partir se reposer ou rentrer après le repas sans être obligé d'attendre une navette ou qu'un bénévole ne nous ramène avec une voiture.

La salle prévue est d'un agencement classique comme on le voit beaucoup, avec les tables des Auteurs où je retrouve mon camarade Jusseaume (très sollicité par les médias locaux et dont l'affiche est disposée dans toute la ville sur les panneaux déroulants) et quelques autres qui étaient sur la liste. J'en reparlerai...

Seul l'ami Vicomte annoncé sur le programme semble être aux abonnés absents, probablement en train de travailler sur une des pages de son Sasmira tome 2 dont la sortie future est une arlésienne, un gimmick qui fait rigoler tout le métier depuis bientôt dix ans qu'on espère le voir en libraire.

Affectueusement, car Laurent est un garçon attachant. Mais on a un peu de mal à comprendre les raisons profondes d'un tel suicide professionnel.

Euh... Bon, vues mes propres carences, j'avoue volontiers ne pas être le mieux placé pour parler de ça !

Bref, un bon groupe d'auteurs, parmi lesquels Jung, Bardet, Berlion, Goutal, le Tendre et l'ineffable Gine que j'ai plaisir à chaque fois à cotoyer tant il est jovial et rieur... Le côté Oranais, sans doute...

Christian me montre un album très chouette, "la grande Ombre", sorti assez anonymement l'an passé en collection Loge noire et en couleurs directes, s'il vous plaît... Une excellente BD que je découvre avec plaisir entre deux dédicaces, mais dont personne n'a parlé, au grand désespoir de l'Auteur qui espérait un coup de pouce sur sa série. Mais en ce moment, le marché s'effondre en BD et tout le monde s'interroge...

Un repas très agréable par petites tables (et donc par affinités) au resto du Mercure le samedi midi, avant d'aller signer nos livres, comme d'habitude.

Des fans, des gens qui découvrent, pas mal de monde mais pas non plus la folie, juste ce qu'il faut pour dessiner sans s'arrêter avant de dîner.

Un lecteur me sort de sa besace le fameux "inconnu des mers" dont j'ai déjà parlé, une brochure opportuniste réalisée il y a 24 ans lors de la victoire de Philippe Jeantot sur un tour du Monde à la voile en solitaire, oeuvrette publicitaire de 8 planches qui me rapporta à l'époque autant qu'un album normal de 46 pages ! (sans les droits, quand même...)

Il y a une très belle expo Jusseaume autour de Tramp avec des planches originales, des couleurs, une imposante maquette de bateau, bref une belle mise en valeur de la série.

Cette expo a été concoctée par un fan barbu un peu envahissant qui trouve de la doc pour donner de la véracité à la série depuis le tome 5, gaillard imposant (dessiné en Durand dans la série) qu'on jurerait être l'Auteur, tant il en parle en se l'appropriant.

C'est gentiment fait, on sent bien que le bonhomme est dévoué, (et bien documenté) il est possible qu'il ne s'en rende pas compte, mais cette façon de tirer la couverture prête à sourire pour moi qui connait bien la genèse de la série...

Le soir, c'est buffet pour les Auteurs, préparé par Guillaume Sorel me dit-on, (j'ignore qui c'est, il paraît que c'est un collègue reconverti dans la restauration...) dans une salle du Palais des Congrès mais je préfère de loin aller tranquillement regarder le 1/4 de finale contre les Blacks dans ma chambre avec un room-service. (excellent)

Quelques timides coups de klaxon dans la ville salueront l'incroyable victoire des Bleus (bon il y avait non-avant sur l'essai, mais on va pas chipoter) on est loin de l'euphorie footballistique quand même.

Avec le petit lecteur de DVD portable que j'emporte avec moi en voyage, je regarde ensuite Apocalypto, de Mel Gibson, film choc sur la civilisation Maya, monde terrible où il fallait comme souvent lutter pour survivre. Une histoire terriblement humaine, réelle splendeur violente et crue, qui m'a cueilli et enthousiasmé !

Au matin, le GP de Chine de F1 accompagne mon petit déjeuner...

... Avant de retourner signer la journée durant, ponctuée comme il se doit par un repas, froid, dans la salle de la veille, (avec les restes du buffet pour les entrées ?) certes copieux, très correct mais pas enthousiasmant non plus. J'ai vu pire, j'ai vu mieux, c'est si difficile de faire manger autant de gens et que tout le monde soit comblé...

L'après-midi est un peu plus molle, avant l'arrivée d'un public fourni sur le coup de 16h30, lequel se met à acheter plein de livres...

Dommage pour ceux qui découvrent la série, je n'ai plus de tomes 1 de Sophaletta qui semble épuisé depuis déjà un moment, ou alors planqué dans les hangars du diffuseur puisqu'on me dit qu'il "en reste chez Hachette" à chaque fois que je fais la remarque...

Le libraire n'a plus de tome 2 non plus, mais là je sais que l'album est dispo. On finira bien par en faire une intégrale, qui permettra de faire revivre l'ensemble des neuf tomes... (j'y travaille)

Vers 17h45, avion oblige, nous sommes ramenés vers l'aéroport, en groupe, puisque 5 auteurs repartent vers Paris, moi pour m'y arrêter, et les 4 autres pour la plupart sudistes pour transiter par Orly afin de prendre un second avion.

Le choc Jung dont j'ai parlé plus bas...

Un bon moment avec les copains à parler du métier, bref un week-end agréable avec encore pas mal de gens qui découvrent mon travail, s'imaginant que je suis juste l'Auteur des "Aigles Décapitées", sans savoir que j'ai quand même 25 autres bouquins plus personnels derrière.

Il n'y avait pas de Witness 4 non plus au passage, sur le stand de la libraire, qui en était désolée, mais n'a pas pu les obtenir à temps.

C'est toujours pareil...

Au passage, Sorel, le "cuisinier-dessinateur" a réalisé l'affiche du Festival de Saint Malo...

... Où je ne suis jamais invité !

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