02 janvier 2008

Plus de fumée, enfin...

Depuis près de 25 ans, je me rends en festival BD dans des salles des fêtes ou des gymnases dédiés pour l'occasion, lieux enfumés sentant bon la clope et le chien mouillé pour peu qu'en plus il pleuve à l'extérieur... Tout ça pour signer mes petites oeuvres devant un public, en général affable et convaincu. Juste un petit hic pour moi non-fumeur depuis toujours:

... au fil des années, j'ai été contraint par la force des choses de respirer contre mon gré la fumée de mes confrères Auteurs.

Oui, ceux là-mêmes, pourtant charmants le reste du temps, qui deviennent hystériques et outranciers, hurlant à l'intolérance et à la liberté d'expression dès qu'on leur signale gentiment et discrètement que la fumée indispose.

Parce que je porte des lentilles, que les yeux me piquent, parce que l'odeur me dégoûte, que je ne veux pas qu'on m'intoxique et qu'on me rende malade et surtout parce qu'en gros, le fameux respect cité à tout bout de champ commence par celui des autres, en l'occurrence de ses voisins.

Le pire, c'est que la plupart devant dessiner tout comme moi posaient en plus leurs mégots allumés dans le cendrier devant eux, laissant la fumée aller - comme par hasard et ironie du sort - juste pointer ses effluves dans mes yeux et mes narines...

N'étant pas amateur de conflit à tout prix, j'ai donc dû changer de voisin, souvent des collègues appréciés humainement en dehors ce ce travers précis... Mon ami Bardet, par exemple, qui fut mon co-auteur à mes débuts et qui fumait comme un pompier en signature... Lui faisait les efforts pour ne pas me gêner, en bougonnant un peu, mais c'est sa marque de fabrique et je l'aime. Donc pas de souci...

Par contre, combien d'autres malpolis (pas mal de belges gens plutôt affables d'habitude, mais pas d'ostrascisme, les français ne sont pas en reste), charmants la seconde d'avant et d'un seul coup hautains, presque haineux (j'ai les noms des connards !) m'ont regardé de travers à ma simple demande souriante (au début, faut pas me faire suer trop longtemps non plus...) faisant parfois mine de m'ignorer ou prenant les lecteurs à témoins sans me parler directement...

Je me souviens même d'un imbécile (bourré en plus, de retour du resto) avec qui j'ai failli en venir aux mains. L'inquiétude des hôtesses du stand craignant pour leur petits bouquins bien disposés dans les rayons. Deux Auteurs qui se mettent sur la gueule... Joie !

Que n'aie-je entendu, que de réflexions et de petites phrases déplaisantes de ces braves gens, offusqués qu'on leur demande simplement d'éteindre leur foutue cigarette, allant "d'ayatollah" à "non-fumeur intégriste" (!) et évidemment "liberticide". Évoquant même pour les plus grotesques "les droits de l'homme", de toute façon traités à toutes les sauces...

En gros: "je fume et je t'emmerde !"

Fini tout ça.

Tout comme pour les restaurants, retourner dédicacer en festival (le problème ne se pose pas en librairie) redevient un plaisir dès ce jour.

Enfin.

4 commentaires:

  1. D'accord à 100% avec toi.
    Mais parmi les fumeurs, je connais aussi des auteurs qui préfèrent prendre une pause de 5 minute pour aller dehors fumer leur cigarette. Pas une excuse pour se barrer 20 minutes, juste un pause clope pour ne pas gêner les autres, si, si... ça existe aussi.
    Bonne Année 2008 et au plaisir de te voir à Lille dans un peu plus de 2 mois.

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  2. Phil, je n'ai parlé que des mauvais coucheurs. Les trains qui arrivent à l'heure ne font pas les gros titres.

    Il y a évidemment d'autres personnes qui se conduisent avec intelligence et savoir-vivre...

    à Lille, oui. Deux mois, déjà.

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  3. "Lieux enfumés sentant bon la clope et le chien mouillé pour peu qu'en plus il pleuve à l'extérieur..."

    Rire, parce qu'à l'intérieur c'est moins probable hein ? A moins d'une fuite...

    Plus sérieusement je suis de votre avis étant asthmatique je reviens d'un pays où cette loi n'est pas en vigueur et évidemment les conséquences sont là, à ce jour pour moi depuis maintenant 12 jours.
    Sous cortisone, ventoline et symbicort 400, merci les fumeurs !

    J'ai eu aussi le droit au mot " d'intolérante" et dans ce cas précis je le suis car comme je le dis tant de fois:
    " Toi tu peux t'arrêter de fumer mais moi je ne peux pas m'arrêter de respirer, alors qui dérange l'autre ? Et là c'est le silence, rien à répondre à moins de vouloir le dernier mot et se montrer le moins intelligent.

    Y a qu'un oxygène sur terre!
    Y’en a pas un pour les fumeurs et un pour les non- fumeurs alors qui gêne vraiment l'autre et que l'on ne me sorte pas " oui mais les camions ça polluent aussi et plus , dans un resto un camion n'entre pas, pas plus que endroit public où vous faites des signatures.

    Ravie que cette loi soit enfin votée et mise en vigueur en France.
    Mon inquiétude: Sera t elle respectée ? J'en doute, les Français sont des têtes de turcs rebelles, faut aller dans les gares pour s'en apercevoir.

    Mais comme vous je dis : OUI ENFIN !
    M.

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  4. Non fumeuse et tolérante (mais de moins en moins...). Avec un père fumeur invétéré j'ai vécu avec l'odeur de la cigarette en permanence, puis adulte j'ai constaté que je préférais sentir (odeurs) et ressentir autrui sans être incommodée.
    J'en viens à fuir les fumeurs, même en terrasse....

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