02 février 2009

Si loin, si proche !

Le palmarès d'Angoulême est tombé, comme d'habitude à des années lumières des envies réelles des lecteurs et au détriment d'Auteurs qui ont l'inconvénient de vendre et d'être grand-public.

De toute façon ce festival se moque bien des lecteurs "vaches-à-lait", condamnés à acheter au prix fort des tickets d'entrée (le prix d'un album, pour une journée) afin d'avoir le droit d'entrer dans les bulles... acheter des livres au prix fort ! Rien d'autre.

Une manne dont aucun auteur ne reçoit de part en retour alors que sans eux, pas de spectateurs. On signe et on se tait, silence dans les rangs... Un jour viendra où les dessinateurs grogneront un peu plus que d'ordinaire. C'est pas gagné, ce métier étant un regroupement d'individualistes forcenés.

OK, je sais ce que certains pourront m'objecter, ce prix englobe l'entrée dans toutes les expos aussi (en général très bien faites), mais inutile de se raconter d'histoires, les gens qui viennent là sont descendus en Charente pour les dédicaces de leurs dessinateurs préférés, point barre. La majorité fait la queue dans la cohue et n'a pas le temps d'aller voir quelque exposition que ce soit.

Je ne connais pas Blutch, comparé sur certains sites à Forest et même à... Mozart (sont pas gonflés !) je suppose que ce dessinateur a du talent et même si je n'en suis pas lecteur, ça n'enlève rien à son mérite et à la passion qu'il doit nécessairement avoir en lui pour faire ce job ingrat. Bravo à lui. Après tout, ce n'est pas lui qui décide.

Le reste du palmarès est une suite d'albums chiants que la FNAC (désormais partenaire) mettra en avant, continuant à formater la BD vers une vision de moins en moins populaire et de plus en plus élitiste. Les jeunes Auteurs en devenir prendront pour exemple graphique des dessins destructurés et penseront à juste titre qu'il suffit d'aligner une suite de crobards torchés pour composer une planche et faire de la BD...

Les lecteurs que je croise rigolent et continuent à se faire plaisir loin de ces diktats angoumoisins qui reviennent chaque année.

Au passage, "couleur de peau: miel" de Jung va devenir un film, voilà une BD loin des mes critères graphiques mais géniale et touchante.

Et lisible.

7 commentaires:

  1. Sans compter que j'ai appris il y a quelques années de cela, que tous les albums vendus sur le stand du festival ne sont pas soumis au comptage des droits d'auteurs... énorme non? :)
    (je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui et/ou le cas dans toutes les maisons d'édition mais en tout cas c'est ce que faisait l'une d'entre elle que je ne citerai pas!)

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  2. C'est absolument exact. Malgré les dénégations de certains. Je ne suis plus dans ce festival en tant qu'Auteur depuis un bon moment (dix ans) mais c'est connu (et admis) de tous. Maintenant, il y a d'autres endroits où aller. Et rien ne dit que je n'aurai pas ma "revanche" un jour ou l'autre.

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  3. Que d'aucuns comparent Blutch à Mozart me semble juste, dans la mesure où j'aime certains morceaux de Wolfgang Amadeus, mais que l'ensemble de son œuvre m'emmerde...
    Il en est de même pour Blutch qui, à l'instar du grand musicos n'est pas une tache ( d'encre de chine ), mais dont la plupart des dessins ne me branchent pas. Question de goût, qui ne se discute pas.
    Je ne vois pas d'autre part de rapport avec Forest, qui fut un auteur original et super-talentueux.

    Mais je lis beaucoup d'âneries aujourd'hui sur la BD ( je ne les lis plus guère d'ailleurs ) écrites vraisemblablement par des rigolos dont la culture en la matière tient beaucoup à Wikipedia.

    Pour le reste, même si je n'ai qu'assez peu pratiqué la BD ( lucrativement je veux dire ) oui, c'est un sale travail !... Enormément d'efforts, peu de reconnaissance... 9 mois de boulot pour un album ( en ce qui me concerne, je ne suis pas un rapide ) 30 minutes de lecture... et on aime ou on jette.

    Quand aux couronnements d'Angoulême, c'est un peu devenu le festival de Cannes, ou le Goncourt. Mais malgré cette énorme promo, c'est tout de même le public qui décidera selon son goût. Sauf pour un certain nombre de gens qui n'ont pas de libre arbitre... Le vrai fonds de commerce des éditeurs.

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  4. Cher Waldo et confrère, je ne peux que souscrire à l'ensemble de ces commentaires forts judicieux. Y compris sur l'ingratitude du métier et le temps passé pour ce faire...

    C'est long, un album.

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  5. Erik arnoux ???

    Pleins pots ???

    étais- tu l'auteur du "fameux" conte d'un soir, une bourre assez mémorable entre une H2, une 4 pattes et une goldwing?

    Cette courte BD, je l'ai encore en scan, un peu jaunies,
    et je la regarde souvent!

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  6. OUI. "Conte d'un soir", je crois que c'est Liot qui avait écrit ça. Je n'en ai gardé aucune planche et je ne sais même plus à quoi ça ressemblait, mais je suis évidemment preneur s'il y a des scans.

    Séquence émotion...

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  7. re, non l'auteur de "conte d'un soir" était un nommé bernardi - je te fais passer les scans ASAP dés que j'ai récupéré les DD sur lesquels ils sont ;-)

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