16 mai 2011

Roubaix, balade d'auteur !

Alors désormais, à chaque festival (ou passage en librairie, évidemment) je ferai ici un petit compte-rendu détaillé de mes impressions portant sur plusieurs points précis et pouvant permettre à mes amis Auteurs de juger de la qualité générale de l'accueil de ceux qui nous invitent.

Toujours bon à savoir, et permettant de se faire une opinion pour une prochaine édition tout en se rappelant quand même que ce n'est jamais là que MON avis...

ROUBAIX - 14 - 15 mai 2011, carnet de voyage.

1 - voyage      5 (sur 5)

Je pars le vendredi vers 15 heures, après avoir bossé jusqu'à la dernière minute sur les roughs que j'envoie à Chrys qui doit mettre au point plusieurs planches. Comme souvent, je prendrai ma voiture pour aller à Roubaix. Afin d'être certain que tout est OK, j'ai envoyé ma facture quelques jours avant à l'organisation pour ne pas avoir de mauvaise surprise, un remboursement qui serait calculé sur le prix d'un aller SNCF en seconde classe au tarif 1988 par exemple... Ne riez pas, c'est arrivé. C'est d'ailleurs pour ça, pour ne pas avoir de mauvaise surprise sur place et être mis devant le fait accompli, que tout est calé avant le départ, sans souci.

Chèque de frais remis au moment du retour le dimanche soir en fin de festival.

J'habite à l'est de la région parisienne. 250 bornes pour rejoindre Roubaix par l'autoroute du nord. En deux heures et demie, j'arrive sur place et file directement à l'hôtel, un Campanile à quelques deux cent mètres de l'endroit où nous allons signer. Logique, évidemment, mais ce n'est pas toujours aussi malin... Je repars vers 18 h le dimanche soir dans l'autre sens, sans comme je le craignais rencontrer de bouchons autoroutiers en arrivant sur Paris que je contourne par la 104 avant de regagner ma riante banlieue.

2 - accueil     5 (sur 5)

Arrivée - Je pose mes affaires et j'arrive à la Piscine, ancien bassin municipal transformé en musée... Magnifique endroit où se tient la table ronde des auteurs vers 19h, suivie d'un cocktail. Les organisateurs sont jeunes et dynamiques.

François Clavel du Furet du Nord est mon guide et me présente le lieu et ses assistantes. La table ronde devant un public assidu (dont on ignore toujours dans ces cas-là s'il est vraiment passionné ou attend juste patiemment l'heure du cocktail) s'avère très intéressante avec plusieurs intervenants dont Annie Goetzinger, Turf et Lucien de Gieter entre autres...

Les jeunes gens qui gèrent les auteurs invités sont des étudiant(e)s qui s'avèreront adorables, efficaces et très présents tout au long du weekend. Je m'amuse à les voir tranquillement se servir de petits fours en même temps que les invités dès que le buffet est ouvert, alors que l'usage voudrait qu'ils jouent les extras de l'autre côté de la table sans dévaliser les plateaux... À leur décharge, on leur a évidemment donné l'autorisation...

Il est rare - et regrettable d'ailleurs - que les bénévoles qui donnent beaucoup de leur temps pendant un festival, servant de navettes, et prêts en permanence à s'occuper de nous pour que tout se passe bien, partagent les repas des dessinateurs. Là heureusement, ils seront avec nous de tous les repas et pas en retrait à se nourrir de sandwiches comme c'est souvent le cas pour des raisons de budget. Du coup l'ambiance à table sera à chaque fois très gaie, très potache et pas trop polarisée BD comme souvent...

Départ - le moment des au-revoir confirme vraiment l'impression d'avoir passé un bon moment entre amis, on s'échange des adresses mails. Et c'est sincère, pas juste de la politesse de circonstance. C'est vrai qu'avec internet on sait qu'on se retrouvera facilement, se suivre par FaceBook ou blogs interposés (on en a tous...) en s'envoyant de petits mots, ce qui n'était pas le cas jadis, quand le net n'était pas monnaie courante. Ou même n'existait pas, à mes débuts, par exemple...

3 - hôtel      2,5 (sur 5)

Chambre très correcte, propre, grand lit, écran plat (qui se met à grésiller au bout d'un quart d'heure de vision, il faut éteindre et rallumer pour que ça marche),les Campanile sont des hôtels d'une norme basique souvent utilisés par les organisateurs de festival. C'est le cas à Lys-les-Lannoy, par exemple. Le second jour, je découvre qu'on m'a viré mes serviettes mouillées du matin en faisant la chambre mais on ne les a pas remplacées.

Sinon, RAS...

Ah, si, j'oubliais, à l'arrivée, je trouve un sac-cadeau dans la chambre, avec le programme, un livre, des badges, affiche et t-shirts... Une attention agréable, qui n'est pas exclusive à ce festival, mais qui fait évidemment toujours plaisir et montre l'attention qu'on nous porte en amont...

4 - repas      4 (sur 5)

Dieu sait si c'est important, hein...Très bon point !

Il arrive parfois qu'on soit mal nourris, ou que le qualitatif ne dépasse pas le niveau cacahouètes, chips et jambon. Et que de surcroit les organisateurs nous jugent bégueule si on l'ouvre un temps soit peu en protestant que c'est un peu "juste". Il m'est arrivé d'ailleurs d'être violemment critiqué après avoir dit ce que je pensais... Jamais en face, je précise, mais des rumeurs qu'on apprendra ensuite par le biais des copains avec une réputation établie de "casse-couilles" pour l'avoir ramené, du coup...

Rien de tout ça ici.

Vendredi, le traiteur pour le buffet à la Piscine est excellent. Ensuite, on file pour une soirée dînatoire dans le resto d'Ankama pour re-manger... Là encore excellent. Je ne vais pas détailler, je n'ai pas gardé le menu mais tout sera sur la même note, avec en point d'orgue un délicieux dîner le samedi soir, de très bonne qualité.

Un sans-faute, pour moi.

5 - lieu      4 (sur 5)

Très bel endroit que cette piscine de Roubaix, mais nous ne signons pas là. Dommage ! En fait le lieu prévu pour les dédicaces est une vaste salle très agréable, manquant un peu de lumière parfois, en dépit des petites lampes individuelles posées sur la table. Intelligente attention, qui compense le manque de clarté qu'on subit souvent en signature... Des stands, une buvette et des toilettes, c'est fonctionnel et tout à fait conforme.

6 - rencontres      5 (sur 5)

Là, chouette moment alors que je ne connaissais quasiment personne et que ça m'inquiétait pas mal, ayant déjà connu le cas et sachant à quel point ça peut être pénible...

Un petit mot pour chacune et chacun. Mention pour Eva, avocate et illustratrice allemande adorable qui se cherche et pourrait bien recommencer ses études (de dessin cette fois) vingt ans après les avoir terminées, pour François l'organisateur efficace qui stressait en croyant que personne ne s'en apercevait, pour Annie Goetzinger que je connaissais de nom mais à qui je n'avais jamais osé causer, la pensant à tort distante...

Et puis pour Mayeule (très chouette illustratrice, voir ci-dessus), Gabrielle, Katia, Julianne, Orlane, Marie, Loïc (tiens? un gars...) et évidemment la délicieuse Margot à qui le père aphone offre des livres plutôt euh... osés. Private joke.

Je cite beaucoup de filles, hein ? Oui, bon on ne se refait pas, mais je pourrais aussi évoquer les collègues dessinateurs avec qui on a un peu parlé boulot, à commencer par mes jeunes voisins de dédicaces avec qui on s'est bien marré les deux jours durant. Comment ça, je ne me rappelle pas des prénoms ?

7 - livres signés      2 (sur 5)

Des lecteurs... Plusieurs déjà connus de vue, rencontrés au fil des années. Le samedi, beaucoup de bouquins anciens, amenés par des collectionneurs. Un peu déprimant de ne pas mettre en avant les nouveautés et de devoir faire des dessins dans des albums vendus il y a plus de vingt ans... Fataliste, je m'exécute, c'est la loi du genre. Bref, je dessine toute la journée, mais c'est surtout le lendemain dimanche que le public, un peu moins "connaisseur" et un peu plus familial, va plébisciter les deux tomes d'Ava qui m'ont semblé achetés sur place, puisque les piles dans le stand de vente ont sensiblement diminué du coup...

Si je mets tout bout à bout, à raison de six ou sept bouquins par heure, on peut imaginer que j'ai probablement paraphé environ 80 albums sur les deux jours...

En conclusion, mes notes...

Accueil hébergement:      4 * (sur 5)
Note globale:       7,8 (sur 10)

Clairement un festival qui vaut le détour pour la qualité de l'accueil. Pas plus que dans d'autres on ne voit le moindre journaliste venir écrire un papier sur les auteurs, mais c'est devenu habituel, la presse n'est plus du tout demandeuse et ne rend pas trop compte des festivals. Jadis, le moindre déplacement et j'avais des articles, mais c'est fini et ce n'est pas de la faute des organisateurs qui seraient évidemment ravis de créer le buzz autour de leur évènement...

À recommander, bien entendu. J'y retournerai sans problème si on m'invite, tout en ayant conscience que parfois, la magie d'un instant réussi sur le moment à l'instant T n'est pas obligatoirement au rendez-vous l'année suivante. 

Mais je suis confiant, dans le cas de Roubaix.

6 commentaires:

  1. Merci Erik !

    Tes commentaires nous vont droit au coeur et nous espérons te revoir bientôt.
    On te souhaite bon vent pour la suite et on attend les BD suivantes.. !!
    N'oublions pas non plus que l'accueil est toujours plus plaisant avec des gens dont le sourire et la gentillesse sont chaque jour au rendez-vous !
    Une expérience enrichissante grâce à vous tous !
    A très bientôt,
    Et merci encore...

    Orlane

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  2. Hello Orlane. Très vraisemblablement, si tout se passe comme prévu, ce sera avec 2 nouveaux albums, au moins. Mais comme je le précise, il arrive que la seconde fois ne permette pas de retrouver la magie d'un moment passé, si c'était vraiment bien...

    Un peu comme dans un restaurant où on a très bien mangé et où quand on revient, on s'aperçoit que le chef a changé ou est simplement moins inspiré...

    Mais comme ce n'est pas une règle d'or, on verra bien l'année prochaine...

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  3. Bravo pour ton post sur le festival de Roubaix.Entièrement d'accord avec toi: un très bon festival.
    Le Hénanff fabrice.

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  4. C'était clairement un bon moment qui m'a permis en plus d'inaugurer ma façon de raconter ensuite comment ça se passe aux lecteurs...

    J'ai bien aimé, c'est clair. C'est encore une fois mon avis personnel, certains seront plus sévères d'autres plus enthousiastes, selon la manière dont ils vivent les choses.

    Je me souviens d'un endroit où on avait été très mal reçus selon moi, avec entre autres un hôtel nul et de la nourriture très mauvaise et visiblement tirée au moins cher, mais certains très jeunes auteurs s'en satisfaisaient très bien et ne comprenaient pas que je m'insurge.

    Chacun juge à son aune selon sa culture, son éducation et sa façon de recevoir...

    Quand un organisateur me dit "vous êtes soixante", et que c'est pour ça que c'est compliqué à gérer et qu'il a du mal à nous recevoir, on peut lui souffler qu'on ne serait "que" 20 ou 30, le budget serait mieux réparti et les auteurs mieux accueillis...

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  5. Sympa d'avoir la version "Auteur" quand on est de l'autre côté de la table...
    Quant aux filles, on ne t'en veut pas ; elles sont si jolies !

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  6. C'est vrai qu'on a été gâté, hein...

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