13 juin 2011

Feu d'artifice à la Seyne !

Alors à nouveau, je rappelle que ce n'est jamais là que MON avis...
la SEYNE-sur-MER - 10-11-12 juin 2011

C'est la troisième édition.

"Seulement !" serait-on tenté de dire tant le truc a l'air rôdé. Que voilà un festival convivial, tenu en main par des passionnés qui ont reçu les Auteurs invités avec une gentillesse et des attentions de tous les instants. L'art de trouver le ton juste.

À recommander, évidemment.

1 - voyage      4 (sur 5)

C'est un peu long en train, plus de 5 heures porte à porte...

En TGV depuis Marne-la-Vallée-Chessy où je laisse ma voiture, aller le vendredi, train direct jusqu'à Toulon où j'arrive vers 16h30 et où m'attendent déjà trois personnes venues par un autre TGV. Dont Laurent Galandon, qui parle plus succinctement que moi de ce moment agréable passé dans le Sud...

Un petit quart d'heure en voiture plus tard, nous sommes déposés devant l'hôtel Kyriad Prestige, sorte de gris paquebot rectangulaire de 4 étages - et autant d'étoiles - posé au milieu du port de la Seyne-sur-Mer

Retour le lundi matin. Il me faut arriver avant 13 h chez moi, ce qui implique de me lever tôt. Changement de train prévu à Marseille, Franck vient me chercher à 6h30 pour prendre le TER en gare de Toulon qui doit assurer la correspondance du TGV de 8h41 à Marseille-Saint Charles... Mais ce foutu TER est annoncé en retard d'un quart d'heure par les haut-parleurs !

Moment de flottement pour plusieurs passagers, c'est pile le temps de la correspondance pour attraper le TGV, second train de la journée. On solutionne dans l'urgence en remplaçant notre tortillard par un direct Marseille, changeant de quai dans la panique. Tout se passe bien et je ne raterai pas ma correspondance.

Pour des raisons de logistique et de tarification, l'aller s'est fait en seconde, le retour s'effectuera en première…

Ça ne change pas grand-chose d'ailleurs, c'est vraiment une arnaque, à part des sièges un peu plus grands et la présence d'une prise de courant pour l'ordi (les gens en seconde n'ont pas d'ordinateurs, c'est bien connu...), je ne vois pas ce qui justifie la différence, si ce n'est d'avoir un peu plus de "confort" et un compartiment quasiment vide.

À l'aller, en seconde, il est vrai que je me suis tapé un groupe de dames Belges du troisième âge qui descendaient joyeusement sur la Côte et l'ont fait savoir à tout le compartiment, tant elles parlaient fort. Sans oublier les inévitables portables qui sonnent à tout bout de champ et les habituels sans-gênes qui se pensent seuls dans le wagon et dont on connaît par le menu les moindres parcelles d'intimité sans avoir à demander. Petites incivilités classiques, c'est la loi du genre…

Les frais de parking à la gare - un forfait weekend - où j'ai laissé ma voiture ont été réglés le dimanche, comme convenu et sans avoir à le demander. 

2 - accueil     5 (sur 5)

Franchement irréprochable. Pas une fausse note. Un groupe d'organisateurs à l'écoute, des gens gentils, disponibles et attentionnés. Normal, me direz-vous ? C'est sûr mais ce n'est pas systématiquement le cas.

Pas mal d'idées pour distraire les invités en dehors des moments de signature, y compris la sortie culturelle du dimanche matin au fort Balaguier où nous serons un petit nombre de courageux lève-tôts à nous retrouver pour une visite privée très intéressante.

On nous offre des livres en cadeau à la sortie. Des attentions qui font toujours plaisir, évidemment…

Feu d'artifice le samedi soir en notre honneur offert par la Ville de la Seyne-sur-Mer pour fêter notre manifestation, on regarde ça depuis le bord de la piscine de l'hôtel, c'est somptueux avec un magnifique bouquet final. Inattendu, je crois que c'est la première fois que je vois ça, spécialement tiré à l'occasion d'un festival de BD.

À noter que nous sommes dans l'hôtel en même temps qu'un étonnant groupe de festivaliers amateurs revêtus de costumes vénitiens splendides qui vont déambuler dans la ville deux jours durant…

Des jeunes et d'autres infiniment plus âgés qui aiment à se réunir pour plonger dans les délices des bals costumés d'antan, en tout cas leurs habits sont absolument somptueux...

Masques, robes superbes, chapeaux, perruques du 18ème siècle, ces passionnés recréent le Carnaval de Venise et se promèneront parmi nous. En me donnant chaud à les voir ainsi costumés, derrière leurs masques, admiratif mais un peu moqueur, j'imagine surtout la transpiration sous les dorures.

Une marquise masquée perruquée vient me regarder dessiner, je lève la tête et ne voit que ses yeux, elle se marre, on s'est croisé au petit-déjeuner autour de la machine à café, mais elle était en jean et t-shirt et donc plus facilement reconnaissable…

3 - hôtel      5 (sur 5)

Excellent. Le Kyriad Prestige de la Seyne est devenu 4 étoiles depuis peu. Une classification en l'occurrence exagérée, je trouve, mais depuis le passage récent pour certains établissements à 5, il y a des hôtels qui ont pris du galon automatiquement…

Une carte magnétique passée devant la porte et on pénètre dans une chambre fonctionnelle, sans âme particulière comme dans beaucoup d'hôtels de chaine mais élégamment décorée, parquet au sol,surface  agréable avec balcon et vue sur la mer, juste en dessous. On est SUR le port, je vous le rappelle… Salle de bain moderne, sans fuites au flexible de douche ou serviettes rêches comme trop souvent. Et depuis mon balcon, le festival, la rade de Toulon et la mer...

Écran plat, literie impeccable, lits jumeaux, je préfèrerais m'étaler dans un king size bed, mais peu importe. Petits déjeuners en chambre ou en bas au bord de la piscine chauffée dont malheureusement et bien qu'ayant pris mon maillot de bain, je ne me servirai pas...

Bref, un sans-faute là aussi.

Autre point primordial malheureusement plutôt rare, le festival se déroule à... à peine trente mètres de l'hôtel !

Je descends fringues vacances, tongs, chemise à fleurs et bermuda blanc par l'ascenseur et une fois dehors, me voilà rendu à l'endroit où on signe.

C'est vraiment un "plus" indéniable rarissime que je tiens à souligner. Tout en sachant que la situation ne le permet pas toujours, évidemment.

La configuration du parc de la Navale où se tient la manifestation est idéale.

Outre le côté pratique de ne pas avoir à attendre une navette qui n'arrive pas et d'être dépendant des autres, on peut remonter poser dans sa chambre des trucs encombrants, se laver les mains et autres ablutions éventuelles en deux minutes, avant de revenir s'asseoir à la table pour signer sans déranger qui que ce soit…

4 - repas      4 (sur 5)

On est sur la Côte, il y a malheureusement un mistral très fort qui gâche un peu la fête, mais on fait abstraction.

- Le vendredi soir, on dîne en petit groupe avec les Auteurs qui sont déjà arrivés, au bord de la plage des Sablettes, apéro dehors en terrasse avec le bruit des vagues, mais il fait un peu frais alors on regagne la salle en retrait pour un dîner très correct et à la carte.

- Excellent repas à nouveau le samedi midi, mais dans un autre restaurant de la plage, avec une vue exceptionnelle et du soleil… Là encore, c'est bon, mais le service est un peu long: il faut dire que les dédicaces ne reprenant que vers 16 h jusqu'à 20 h, tout le monde prend son temps. Ambiance de vacances, décontractée, par petites tablées.

- Le dîner du samedi soir est prévu à l'hôtel où nous logeons. C'est un buffet dînatoire qui est de très bonne tenue gustative, quoi qu'un peu alambiqué et surtout en trop petite quantité: ça ressemble plus à un apéritif qu'à un dîner, indépendamment de la qualité des petits canapés et des verrines, excellentes, sur lesquels c'est d'ailleurs un peu la ruée, il faut se tenir près des tables à guetter l'arrivée des serveurs si on ne veut pas voir la volée de sauterelles tomber sur le buffet à peine les plateaux posés sur les tables.

Le sucré remplace trop vite le salé et on reste un peu sur sa faim, avec l'envie d'aller manger, après… C'est un fait qu'on ne peut découvrir que dans l'action sur place, qui sera sans doute rectifié. Mais l'idée d'être à l'hôtel au soir de cette première journée est très bonne par contre, permettant à tous de s'éclipser pour aller dormir sans déranger qui que ce soit ou attendre une navette hypothétique.

- Repas du dimanche midi sur une place à quelques mètres du parc de la Navale, "menu mer" ou "menu terre", (poisson ou viande, en clair) avec des assiettes généreuses à la présentation hasardeuse au regard des conventions gastronomiques, mais bonne surprise, au contenu excellent…

- Dîner du dimanche soir, avec pas mal de monde malgré les départs des Auteurs qui se sont échelonnés tout au long de l'après-midi, certains partant même dès la fin du déjeuner sans repasser par la case signature. Pour ma part, je suis resté signer jusqu'à 18h45…

On mange correctement, mais le service est bien trop long et la salle choisie en intérieur trop petite au regard des trente-cinq personnes qui y dînent. Très vite, le brouhaha des conversations devient assourdissant au point de ne plus entendre mes voisins de table, ni apprécier les conversations, juste envie que ça se termine…

Il faut préciser que ce dernier repas intervient en fin de Festival, quand nous sommes tous assez fatigués par nos trois jours et que du coup pour décompresser, on apprécierait sans doute davantage de quiétude, évidemment…

5 - lieu      5 (sur 5)

Je l'ai dit plus haut, c'est l'idéal: on descend de l'hôtel et on y est une minute après avoir quitté la chambre...

De petits soucis avec le vent, parce qu'on signe dehors sous des tentes. Le mistral est de la partie, ce qui est un peu compliqué parfois, mais le plaisir de signer dehors est primordial, quand on pense à ces gymnases fermés et parfois aux fenêtres bouchées par des tentures qu'on nous propose souvent comme endroits pour dédicacer nos livres...

6 - rencontres      5 (sur 5)

Auteurs: cette fois, plusieurs amis sont là, des copains croisés chez Glénat à mes débuts, par exemple, comme Philippe Adamov, Patrick Jusseaume, Christian Gine ou encore Frank Giroud que je vois en festival depuis plus 25 ans…

La table où on signe est donc animée et les vannes fusent. J'ai passé un moment le vendredi soir avec Didier Maheva, à la bibliothèque municipale en me bourrant de gâteaux d'apéritifs, ensuite au restaurant avec Max Frezzato, qui parle très bien le français, avant de discuter longuement avec des inconnus qui s'avéreront d'un commerce agréable, Eric Cartier et Augustin avec qui je déjeune le samedi midi. Je retrouve aussi, Virginie Greiner et Frank Giroud avec qui c'est toujours un bonheur de causer, même si on n'a jamais eu l'occasion de travailler ensemble. Ça viendra, ou pas. Ce n'est pas primordial.

Je croise aussi Valp, la blonde demoiselle de Genève me renverse deux fois son café dessus pendant les signatures, maudît mistral qui sauvera mes albums mais pas mon joli bermuda blanc… Cécile, indissociable de l'ami Patrick Hourcade à qui j'offre un album et Christelle Pécout….

Et évidemment Manuel Picaud, dont je vous recommande le blog, très bien fait, avec je parle un bon moment.

Organisation: que ce soit avec Frank Camous, Edouard Chevais-Deighton et leurs épouses respectives, le big chef Christophe et toutes les personnes qui sont intervenues pour nous accueillir au mieux, que du bonheur, j'aurai plaisir à les retrouver lors d'une prochaine édition en espérant que ce soit réciproque.

Public: avec une prime au mérite à Sophie "quand on aime on ne compte pas" qui m'a acheté onze albums ! Poker Face et les deux Ava, ainsi que 8 Sophaletta, (!) héroïne dont elle porte le prénom !

J'ai revu plusieurs personnes déjà croisées dans le Sud, que ce soit lors de ma venue au Salon du Livre vers 89, ma venue chez Mourad à Toulon en 91 ou à Sophia Antipolis en 97, ce qui remonte à loin. Il y a Garance, qui me fait signer des albums anciens mais qui investi dans le tome 1 de Poker Face, et aussi un lecteur allemand déjà vu à Illzach qui a laissé la journée dans un camping en Ardèche femme et enfant, interrompant ses vacances pour venir nous voir, Thierry qui s'insurge contre les libraires qui exigent un livre acheté pour une dédicace et vient avec toute la collection de ses albums, ainsi que plusieurs autres avec qui j'ai passé du temps.

Pas de mauvais coucheur cette fois.

7 - livres signés      3,5 (sur 5)

Comme souvent, trop de livres amenés par les lecteurs mais aussi les 30 exemplaires de Poker Face et quelques Ava Dream. C'est un sujet de polémiques avec les gens d'ailleurs, mais de plus en plus d'Auteurs souhaitent quand ils se déplacent assurer la promos et vendre sur place, rechignant à signer des livres trop anciens au détriment des nouveautés.

On trouve toujours à s'arranger, ça râle un peu, mais le message passe...

La librairie Charlemagne, sous la houlette d'Alexia qui s'occupait de la logistique livres me propose de revenir l'an prochain faire une petite tournée sudiste pour la librairie qui possède plusieurs magasins dans des endroits qui me parlent... Genre Hyères. Ce sera oui, évidemment.

En conclusion, mes notes...

Accueil hébergement:      5 * (sur 5)
Note globale:       9 (sur 10)
Conclusion: La Seyne-sur-Mer nous propose là un festival très agréable et convivial, avec une petite quarantaine d'Auteurs. Promis, il n'y en aura pas davantage pour préserver l'art de recevoir qui prévaut dans l'esprit de l'association qui m'a invité. C'est un déplacement lointain pour qui vient de Paris, mais s'ils sont demandeurs à nouveau, je suis partant pour la quatrième édition l'an prochain. 

Sans le vent !

2 commentaires:

  1. Merci Erik pour ce très élogieux retour. Cela fait plus que plaisir de lire tout ça. Et tu es effectivement le bienvenu pour revenir nous voir dès l'année prochaine. Amitiés,
    Ed

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  2. Hello !

    Heureux de retrouver, sur un même blog, mon premier prof d'illustration - Erik - et mon premier scénariste - Edouard !

    Si l'année prochaine il reste une petite place à La Seyne... Parce que moi, la Seyne, je l'ai faite aussi, sous la neige en décembre... Sympa, mais pas pareil... !

    Au plaisir !

    Stéphan

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