19 septembre 2011

Jack était dans la place...

Le "livre sur la place" est maintenant derrière nous, j'ai quitté Nancy vers 17 heures et je suis rentré hier soir juste à temps pour voir un politique nous balancer une explication de texte, longuement préparée avec ses communicants. Avant de vite zapper sur autre chose. Aucun intérêt.

Puisque tant que je suis dans la politique, tiens, le midi à quelques mètres de ma table de la brasserie Foy déjeunait Jack Lang en compagnie de quelques écrivains transformés en groupies qui l'ont bombardé de photo-souvenirs pour conserver trace de ce moment intense. J'ai pris mon appareil pour faire le paparazzi à mon tour...

Je déjeunais dehors au soleil, sur la place Stanislas de mon enfance...

Il y avait aussi Bernard Pivot pas loin, Daniel Picouly ainsi que plusieurs autres célébrités mondaines de l'édition, c'est assez rigolo à observer.

Le salon était très plaisant, agréablement situé et bien organisé, l'hôtel à dix minutes à pied tout à fait fonctionnel et leur système de tickets et d'une liste de restaurants librement choisis permettant d'aller où on souhaite manger (à noter qu'avec 18 euros par repas, c'est un peu juste et que j'ai payé les cafés en plus) est vraiment un truc qu'on aimerait retrouver dans d'autres festivals, pour éviter le côté cantine en groupe, trop souvent habituel... J'ai très bien mangé, en tout cas.

J'ai aussi signé plusieurs dizaines de bouquins (PF et les deux Ava Dream) et il a fait beau... Il y aura un petit bilan noté comme à chaque fois, mais d'ores et déjà je peux dire que j'y retournerai avec plaisir.

Seul bémol, je suis reparti sans mes frais de route et de parking qu'il m'a fallu avancer, mais que Stéphane, le libraire de la Parenthèse, a promis de m'envoyer dans la semaine à réception des justificatifs. Je n'aime pas du tout ça, mais je n'ai pas non plus de raisons de ne pas lui faire confiance, même si j'ai déjà été échaudé par le passé, ailleurs...

C'est d'ailleurs pour ça que d'ordinaire je cale les choses avant et que je refuse les galères potentielles... Je vous dirai ça.

6 commentaires:

  1. Monsieur ErikArnoux,
    J'aime lire votre blog, que je trouve toujours intéressant. Permettez moi cependant de vous faire part de mes observations, en espérant que vous ne les prendrez pas mal car avancées dans le simple but de vous apporter mon regard extérieur.
    Vous me faites sourire avec vos préoccupations d'intendance, que je trouve parfois quelque peu mesquines et un peu obsessionnelles.
    18 euros par repas, vous trouvez cela un peu juste, regrettant de devoir financer vous-même votre café. Je pense que ce café, vous l’auriez pris si vous étiez resté chez vous, même si - je vous l’accorde - vous l’auriez sans doute payé moins cher… Cependant, je pense que l’indemnité qui vous est versée est là pour vous éviter d’avoir des frais supplémentaires par rapport à votre train de vie habituel, et son montant me semble tout à fait raisonnable.
    Quant à l’avance de frais de route et de parking, sachez que dans la majorité des entreprises ou des administrations, cela se passe toujours ainsi : les frais sont avancés par le salarié et le remboursement se fait après production d’un état de frais avec justificatifs rédigé à posteriori, avec un délai souvent constaté de deux mois minimum (mais plus souvent supérieur) entre la dépense et le remboursement. En ce qui me concerne, je suis constamment en train d’avancer sur mes propres deniers l’argent qui me permet d’accomplir ma mission de service public dans une grande administration française, et si vous connaissiez les tarifs pratiqués, vous seriez vraisemblablement étonné.
    Si je vous dis cela, c’est simplement pour vous ouvrir d’autres horizons que ceux du milieu dans lequel vous évoluez, ne le prenez aucunement comme un quelconque reproche. Comme je vous le disais au début, j’apprend également beaucoup de vos compte-rendus.

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  2. Monsieur Antoine, ravi de vous faire sourire. "Préoccupations mesquines et obsessionnelles" vous pensez ? Mon cher ami, vous êtes sans doute salarié, avec une paye tombant tous les mois.

    Ce n'est pas du tout mon cas.

    La plupart des gens qui font de la BD touchent des sommes dérisoires, sont payés en avances sur droits et ne roulent pas sur l'or. Je ne sais pas ce que je vais gagner le mois qui arrive, et c'est chaque mois comme ça, avec une vision à court terme, des contrats qui se réduisent comme peau de chagrin et des sueurs froides pour savoir si oui ou non on va pouvoir continuer à bosser avec ses éditeurs... Sans compter les gens qui vous font travailler et ne vous payent pas, comme ça m'est arrivé plusieurs fois. Je suis illustrateur indépendant et bien obligé d'être crédule envers ceux qui me font travailler, donc facile à gruger, parfois sans recours et face à un mur ou aux abonnés absents, une fois que le boulot est fait.

    Clairement, je me fous bien de ce qui se pratique dans les entreprises et les administrations car je ne suis pas fonctionnaire avec les avantages salariaux qui en découlent, sans compter les fameux acquits et avantages sociaux que vous avez sans doute et auxquels je n'ai pas droit, ni au chômage, ni à la retraite qui sont des mots sans sens pour moi...

    Alors oui, avancer des frais quand on est dans cette situation financière-là n'est pas simple et hors de propos parfois, tout simplement.

    Je vous concède que 18 euros est une somme. Mais par rapport aux restaurants prévus, dans ce cas précis, c'était un peu juste, tout simplement si on ne voulait pas se cantonner au forfait prévu. En plein centre-ville, les repas coûtent cher.

    J'aurais pu rester chez moi, effectivement.

    Si je vous dis ça, c'est pour élargir vos horizons de salarié d'une grande administration française qui s'imagine sans doute que tout le monde partage le même sort. Et que parce qu'on publie des livres, on doit rouler sur l'or, alors que 90% de ma profession touche à peine le Smic... Quand elle le touche.

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  3. Cher ErikArnoux,

    je ne doutais pas que j'allais vous faire réagir et je vous remercie de votre réponse franche et sincère.
    Vous avez raison, je ne vois certainement pas les choses de la même manière que vous puisque je ne suis pas dans votre situation, et c'était un peu le but de ma démarche: confronter deux univers différents. Je reconnais volontiers que j'ai sans doute été rapide dans mon jugement et que vos conditions de rémunération sont forcément éloignées des miennes, bien que je ne me considère aucunement comme un privilégié.
    Je comprends que vous ayez le souci constant du lendemain et c'est bien normal. Je soulignais simplement, mais peut-être me mêlai-je de ce qui ne me regardais pas, que c'était un thème récurrent dans vos propos. Mais je conçois tout à fait que vous éprouviez le besoin d'en faire état, sachant que les auteurs de BD sont par nature livrés à eux-même, sans véritables représentants de leur profession.
    Croyez donc, cher ErikArnoux, que, suite à vos remarques, je nuance mes propos et que vous avez contribué - je le reconnais - à élargir mes horizons.
    Sans rancune ?

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  4. Évidemment. Mais c'est vrai que les fonctionnements diffèrent et que les priorités sont forcément autres aussi. Je parle beaucoup de ça, sans doute. Mais c'est que ça me tient à cœur, trop souvent les employeurs et éditeurs se servent du statut soi-disant "artistique" des dessinateurs qu'ils font bosser pour ne pas parler d'argent, sachant que par définition, un artiste n'aime pas en causer, évidemment. Il est clair que nous n'avons pas de loyer et vivons d’amour et d'eau fraiche.

    Je me suis toujours insurgé contre cette façon hypocrite de jouer sur la timidité et la gêne face à la finance et n'ai aucun problème avec ça, parler de fric ne m'empêche en rien d'être un créatif dans l'âme...

    Quand à savoir si c'est bien ou pas d'en avoir causé dans votre commentaire, je dirais que ça me semble intéressant de confronter les opinions, pour qu'au moins les choses soient un peu plus claires. Il y a des Auteurs qui vivent très bien de leurs albums, mais c'est une infime minorité et le secteur est actuellement quasi-sinistré comme jamais depuis 35 ans que je fais ce travail.

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  5. C'est une bien belle attention, et pas mesquine du tout, Mr Arnoux, que d'être allé jusqu'au stand de votre voisine de table de la veille lui acheter un livre...
    Oupsss, je ne suis pas sur le billet correspondant ;)

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  6. Acheté et même commencé à lire. Bon, c'est un Folio, donc abordable. Mais après avoir passé du temps à discuter avec elle m'a donné envie de lire ses écrits. Le dimanche matin, je lui ai offert un album dédicacé, au passage, mais je ne sais pas vraiment si elle le lira.

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