28 janvier 2012

"La crise ? Connait pas..."

Ras le bol. 5000 nouveaux albums qui sortent en 2011 et la presse qui s'excite sur ce "secteur si florissant" tandis que les éditeurs se frotteraient les mains avec un nouvel adage pompé sur un autre bien connu qui a fait son temps (comme son auteur):

"Publier plus pour gagner plus..." je n'y aurais pas pensé dis donc...


Bien sûr, allons-y carrément. En sciant la branche sur laquelle on est assis. Mais la télé qui n'y connait rien l'a décidé: cet Angoulême est une 39éme édition qui ne connait pas la crise"... (on rappelle que ce festival survendu et boursouflé est pour les journaleux la seule occasion qui leur est donnée dans l'année pour parler BD...)

Oubliées nos ventes en chute libre, oubliés les invendus et les retours, les séries et les collections qui s'arrêtent au bon vouloir des éditeurs, le piratage, les enfoirés qui lisent gratuitement à la Fnac et s'en vantent, n'achetant pas le livre qu'ils viennent de lire tranquillement en me bouffant mes droits d'auteurs, les prix qui n'ont jamais été aussi bas, les tirages réduits, les auteurs virés et les avances sur droits limitées, sans compter les dessinateurs sans commandes et les librairies qui ferment parce qu'il n'y arrivent plus.

On vous dit que ça marche ! Que les chiffres sont au beau fixe... Et le grand public d'y croire du coup puisqu'on l'a dit à la radio et vu à la télé...

C'est pour ça que mes voisins qui savent que je fais de la BD sont persuadés que je suis pété de thunes, quasi-milliardaire et ont du mal à comprendre que la réalité du marché n'a pas grand-chose à voir avec ce qui se raconte dans la presse chaque année fin janvier, en se basant sur les chiffres énormes de quelques locomotives évidentes. Sans voir que c'est l'arbre qui cache la forêt...

C'est n'importe quoi. Mais la légende perdure. Tandis que les albums n'arrivent plus à dépasser 2000 ventes...

1 commentaire:

  1. Le grand public abreuvée comme des moutons d désinformation croit peut être que " tout roule" mais les banques, eux ont les vrais chiffres et il ne fait vraiment pas bon, ces temps-çi dire qu'on est auteur de BD !
    Il y a encore 4 ans ça "passait", juste mais ça passait pour un petit prêt immobilier. Now, c'est apocalypse pour nous ! Il faut contourner le système, ce que j'ai fait, transformer mon coté auteur BD en coté gestionnaire d'une station de lavage auto, grace à mon fils qui a le même prénom, là, le prêt est passé, mais la honte, non car maintenant j'ai honte !!

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