25 janvier 2013

À l'heure d'Angoulême...

Constat 2013. Le métier est difficile, pour ne pas dire en plein marasme. Si on excepte les titres phares et référencés, les séries "connues" avec des personnages mythiques et les spin-off qui y affèrent, ça ne va pas fort, les ventes chutent et les libraires ferment les unes après les autres...

Alors oui, il y a encore - et heureusement - parmi les nouveautés des exceptions au marasme et des titres inattendus qui émergent soudain sans qu'on ne sache trop pourquoi.

En édition, désormais, Il faut avoir les reins solides et pouvoir tenir, le temps que le marché s'assainisse. Voilà plus de quinze années que j'entends chaque année le même discours et qu'on observe avec angoisse les intervenants du milieu scier la branche sur laquelle ils sont assis sans que personne ne commence à lever le pied de la surproduction démentielle qu'ils ont eux-mêmes initiée. Une course folle en rapport aux possibilités d’absorption des lecteurs, une sorte de déséquilibre permanent que personne ne veut être le premier à stopper chez les grands éditeurs pour ne pas perdre de parts de marché.

Ils se plaignent tous d'éditer trop de titres, mais personne ne veut être le premier à le inverser la tendance...

Mais... Si on a un éditeur derrière son projet, qui y croit et se donne les moyens de l'imposer, c'est un atout non négligeable. Le fait de pouvoir éditer dans une petite structure est aussi un atout puisqu'on peut imaginer qu'ayant moins de tires, ils sont plus "travaillés" en amont et ensuite.

Pour ma part, je ne suis pas découragé: je n'ignore pas les réalités du marché et le métier fonctionne avec en faisant le dos rond en attendant des jours meilleurs. Mais je sais aussi par expérience des uns et des autres qu'il y a toujours place pour des incontournables "de qualité".

Il apparait par contre qu'il faille plus de temps qu'avant pour les imposer au public. Prenons l'exemple de Sandawe, (la BD participative) je crois qu'il y a pour les édinautes la sensation de participer à un travail, à une œuvre, en communiquant avec les auteurs, en obtenant des inédits et en faisant partie prenante des réalisations en cours.

Si on s'aperçoit que pour l'instant ce n'est pas la Bourse, ce n'est pas non plus du mécénat: ça n'a pas de prix, ou plutôt si, celui de la passion que chacun évaluera en fonction de ses moyens, de ses envies et de son plaisir à permettre l'existence d'albums qui ne seraient pas sortis sans eux...

1 commentaire:

  1. 60% des tomes 1 de chez Média ne dépassent pas les 1300 exemplaires vendus, donc à perte.
    Source François Pernot, Le Soir. ( Lu sur BD Gest )
    Chez les autres ce doit être pareil, et chez les petits/moyens éditeurs, encore plus bas !!

    Voilà le résultat de cette surproduction de fous !!!

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