07 mai 2006

Day five: Dimanche 30 avril...

Au matin je descends dans la galerie déserte.

Elle n’ouvre qu’à midi, et seule une équipe de la télé russe se balade devant mes planches, filmant les pages de Sopha traduites. Je m’approche pour leur parler mais visiblement ni l’anglais ni le français ne suffisent, comme d’habitude.

Je suis certain qu’ils viennent pour moi mais nous n'avons rendez-vous que vers 13h à priori. Et il n'est que 10h, bien qu'ils semblent attendre et que leurs caméras soient montées sur pied, éclairages réglés devant mes travaux exposés...

Je subodore que ce sont bien ceux qui m'intervieweront, probablement arrivés un poil en avance, mais comme il est impossible de communiquer, je préfère attendre l'arrivée de mon interprète favori qui doit passer vers midi à priori.

Quartier libre, j'en profite pour remonter écrire ce journal de bord, et lire un magazine dans le petit studio...

J'ai préparé un peu mieux qu'hier ma session devant le public, en prenant des éléments dans différents dossiers pour avoir une suite logique d'images à montrer, selon la chronologie définie en direct hier.

Ils ont mis à ma disposition un vidéo-projecteur. Relié à mon petit iBook, il sert à projeter sur un mur blanc planches ou illustrations aux gens venus m'écouter histoire d'illustrer au mieux le propos. J'ai choisi des pages de BD que j'aime bien, des dessins de motos faits il y a plus de 25 ans au temps de Plein Pot et aussi quelques travaux récents.

Quand je redescend, je tombe sur la jeune Marie, qui me demande de lui prêter l'ordi pour montrer son travail à la télé, venue pour elle aussi. Elle a adapté un roman russe en illustrations assez naïves et plutôt intéressantes, quoiqu'encore un peu immatures. Il y a de belles promesses dans son travail, et je l'encourage en pointant quelques dessins très réussi, même si nos styles différent pas mal. L'âge aussi (elle 'a que 25 ans) et elle me remercie chaleureusement d'être "comme un papa" pour elle... J'accuse le coup stoïquement... Un bref coup d'oeil dans la glace quand même, pour vérifier si de nouvelles rides ne sont pas arrivées d'un coup pendant que je dormais. Rien à signaler. Ouf...

Micha arrive tout essoufflé vers 11h30. Anna l'a appelé en urgence pour lui signaler ce que je sais déjà, à savoir que les gars de la télé se sont trompé d'horaire et commencent à montrer quelques signes d'impatience dans cette galerie déserte puisqu'ils y font le pied de grue depuis près de deux heures...

Du coup, on commence le reportage, le journaliste me pose des questions traduites par Micha et auxquelles je réponds avec une nouvelle traduction. Pas facile pour la spontanéité, mais on y arrive avec un peu d'entraînement. Vers 13h15, c'est dans la boîte... J'irais bien manger, mais il faut aussi rester avec Marie qui a récupéré mon iBook et passe à son tour sur le gril du journaliste. Gentiment, Micha traduit à nouveau pour elle cette fois, et du coup on ne peut pas aller déjeuner tous les deux comme prévu. L'heure de la seconde masterclass approche.

Andreï fait avec moi une seconde prestation aussi agréable et un peu mieux structurée que la veille devant un public ravi. Vers 16h, une fois la session terminée, je signe quelques livres pour le public, dont un que j'offre à mon traducteur ravi et surpris de mon geste puisque je suis le premier Auteur à y avoir pensé en cinq éditions de festival... Je crève de faim...

Micha et moi allons déjeuner, bien qu'il soit plutôt l'heure du goûter. Anna ne peut pas venir nous rejoindre et passera le lendemain pour me dire au revoir. Cette fois le restaurant à cent mètre de la galerie me semble très cher par rapport aux autres jours, mais comme il me reste plein de roubles à investir, j'invite "généreusement" Micha.

Ensuite à la galerie nous retrouvons Sacha Eremin venu avec un CD contenant ses travaux qu'il a préparé pour moi, pour montrer aux maisons d'éditions en France.

Du beau travail, très très pro...

Il m'a confié plein de pages, de toute sorte, mais je suis séduit par une série futuriste se passant dans une Russie occupée par les Américains, avec des tanks dans un paysage en ruines.

Nous passons la soirée tous les trois dans le studio à l'étage à apprendre à nous connaître dans le but d'une future collaboration éventuelle... Évidemment le barrage de la langue pose problème, mais le courant passe. Sacha semble désireux de montrer l'étendue de son talent chez nous et j'espère bien lui servir de passerelle.

Très admiratif, je regarde les planches et les dessins de ce garçon qui m'observe et semble avoir envie de travailler avec moi. Je lui propose un polar dont l'action se passerait à Moscou... L'ami Micha serait le traducteur et l'indispensable intermédiaire entre nous... Franchement c'est jouable.


Vers 20h, ils prennent congé et je reste seul. Un peu de télé, pas mal de lecture... et au lit, je rentre en France demain... Déjà !

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