05 mai 2006

Day four: Samedi 29 avril...

Un SMS d’Anna. Il est 13h et Xixous m’attend pour déjeuner. Fatigué, j’ai dormi tard. Du coup j’avais un peu oublié qu’il m’avait proposé la veille de nous sustenter ensemble.

Je croise en bas Marie, une jeune Belge un brin bohème qui a fait Saint-Luc, se déplace en vélo et baragouine quelques mots de russe.

Et aussi José, Américain d’origine mexicaine, un gars de Seattle, amateur de BD russe, qu’il parle couramment. Il vient d’arriver la veille à Moscou sans paraître le moins du monde dérangé par l’important décalage horaire.

L’inévitable Micha me présente des amis graphistes avec qui je pourrais éventuellement travailler le cas échéant.

Sacha Eremin notamment, un illustrateur plus que doué qui a déjà eu une expérience (malheureuse et inaboutie) avec mes amis de chez Soleil… Son album signé et pourtant entièrement terminé n’est jamais sorti. On connaît ça…


Son dossier est fort séduisant, je veux lui en parler demain dimanche, plus tranquillement. En me promenant dans la ville une histoire vient de renaître dans mon esprit et j’aimerais bien trouver un complice pour l'adapter.


Vers 14h30, on part manger. J’ai encore un peu mal aux pieds, mais je supporte vaillamment les quelques centaines de mètres qui nous séparent du typique restaurant caucasien “Tarass Boulba“. J’aime beaucoup cet endroit, en plein coeur de la ville, entourée d'immeubles sans âme. C'est une maison de bois à étage typique, et encore une fois nous ferons là un repas excellent. Avec une première, la carte est aussi rédigée en français, plus facile pour choisir les plats proposés, innombrables… On parle en anglais, c’est bien sympa.


On aborde tout, émeutes en France, CPE, politique étrangère, élection, Irak, une conversation animée sans langue de bois, c’est passionnant. Tout comme avec Anna, pas de barrières, on ose tout dire, exactement comme en Europe. Bizarrement ça m’étonne un peu, même si je sais bien que c’est comme ça depuis plus de 15 ans déjà. Ne pas oublier que toute une génération n’a pas connu le communisme mais les Mac Do partout, les GSM pour chacun, du Coca et Robbie Williams en boucle dans les salons de thé, en fond sonore, le camarade Vladimir Illich doit se retourner dans le mausolée qui porte son nom…

Xixous insiste pour payer, et comme après tout c'est lui l'organisateur, je m'incline. Mes roubles resteront dans ma poche. En échange je lui offre un album de Sopha dédicacé. J'ai bien fait de passer en prendre quelques-uns à Issy, avant le départ.

Retour vers la galerie. Pas revu la jolie Natalia… Première masterclass vers 17h. Andreï, mon interprète a l’accent d’un titi parisien, mais est russe. Il porte des cheveux longs et blancs, un blouson de cuir et traduit ce que je raconte "au rasoir", d’après mes amis qui écoutent.


Une quarantaine de personne restent avec moi durant deux heures et demie où je parle de mon travail, pas mal de questions ensuite… Sur tout, en gros "ma vie mon oeuvre", mon ressenti de la Russie maintenant que j'y suis, et tout ce qui me passe par la tête... (sur la photo - prise le lendemain dimanche lors de la seconde Masterclass - je suis assis au fond sous le projo avec l'ami Andreï et ses cheveux blancs à la "James Healer" qui m'écoute, vu de profil)

À la fin, quelques dédicaces. Une gamine d’à peine 15 ans qui ne m’a pas quitté des yeux veut que je regarde son carnet de croquis, me demande timidement un dessin, et souhaite... me toucher la main ensuite dans un élan quasi mystique ! Bon, c’est une ado, un âge difficile. Chez eux comme chez nous, visiblement. Trop mignonne, Anastasia… Spaciba bolchoï !

Le soir, je dîne dans un nouvel endroit avec Anna qui ne me montre décidément que des clubs drôlement sympa … Pas mal de filles seules ou en groupe, toutes plus classes les unes que les autres ! Plein de jeunes gens qui s’amusent.

On est déjà samedi soir. Le temps file trop vite.

Et puis ensuite un chocolat non pas chez Pouchkine comme dans la chanson, mais sur la rue principale. On dirait un peu ce qui couvre les profiteroles chez nous, épais et sucré, mais très bon. Ne pas en abuser toutefois… Ils servent un verre d’eau avec. Ouf ! Je rentre.

Demain dimanche je dois faire une télé pour l’équivalent moscovite d’Arte. Et ensuite une seconde masterclass…

La dernière, déjà...

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