Lever 9h. Je ne prends pas plus de petit-déjeuner que les jours précédents. Il n’y a pas d’endroit prévu pour ça dans la galerie M'Ars à part une sorte de brasserie seulement ouverte à partir de midi ou le soir. Bien sûr je pourrais tenter les petits cafés autour, mais sans posséder la langue, j’hésite.
Et manquant au fond un peu de courage, je m’abstiens.
Je repars donc à la suite de Micha qui m’attend dans le hall à 10h comme convenu. Ce dernier veut me montrer encore d’autres endroits avant de m’amener au Centre Culturel Français et je poursuis mon calvaire en silence derrière ce marcheur enthousiaste, tandis qu’il m'indique plein de trucs typiques, que de toute façon seule la marche à pied permet de voir: des petites cours intérieures, des maisons ou des bâtiments en tout genre.
Mais c’est sûr, dès que je le peux je soigne mes p… d’ampoules.
Nous retournons près du Kremlin, traversons un pont sur la Moscova et pour moi tout est génial à voir, quel que soit l’endroit où le regard se porte… Un marché en plein air, des gens partout, il fait un temps splendide et le soleil tape. À un moment, prenant enfin pitié de mes pauvres pied, Micha décide de prendre le tram. Nous en ratons un de justesse, la ville est en travaux partout et nous avons dû faire un détour…
Aussitôt mon guide me propose de prendre un taxi collectif et tend le bras vers une petite camionnette remplie de gens assis… Une sorte de taxi-brousse, mais au cœur de la Cité des Tsars. Me voici installé entre deux jeunes filles qui parlent fort, le portable à l’oreille et quelques autres personnes au physique très russe, forcément. De la documentation sur pied. C’est une estafette avec une douzaine de places… L’argent pour le prix du voyage des gens qui viennent de s’installer remonte de main en main vers le chauffeur qui empoche l’ensemble après un bref regard et redémarre.
Le CCF est situé à un carrefour, sur une grande place au coeur d'un bâtiment gris de pur style soviétique, regroupant d'autres centres culturels de différents pays européens. Après un contrôle strict à l'accueil, nous montons rejoindre Anna et son boss Dominique Jambon...
La médiathèque du CCF semble très bien achalandée, on y trouve de tout, musiques, films, livres, BD, y compris mes albums forcément… Ania qui a du travail nous laisse partir avec Dominique qui connaît un endroit sympa pour déjeuner.
Après quelques minutes de marche, (encore…) il nous entraîne vers un restaurant génial selon lui... Mais qui est fermé ! Un autre endroit tout aussi fermé et nous nous rabattons sur un restaurant très agréable, également un club de jazz où nous sommes presque seuls et servis par de jeunes filles ravissantes, un peu hautaines et très slaves.
Repas là encore fort plaisant où je lui parle de mon projet de coopération franco-russe entre un dessinateur du cru et moi, ce qui l’intéresse vivement. Il est même près à aider le cas échéant… On verra. Il s’éclipse après le repas, mais on doit se revoir le soir, puisque l’attaché culturel de l’Ambassade de Suisse nous invite à un cocktail chez lui dans son appart du centre-ville.
Je veux regagner la galerie. Mes pieds cette fois me font mal, vraiment et ça me gâche un peu le plaisir. Micha cherche un taxi. En fait il fait du stop, pouce tendu, me demandant juste de ne pas parler français pour négocier des prix qui selon lui peuvent aller du simple... au pire !
… Le système D, quoi ! Un gros type en Lada, jean et blouson de cuir stoppe et nous embarquons. Un bavard qui s’ennuie et se fait un peu de fric pendant ses heures de boulot, il est chauffeur, mais pas du tout taxi. Pendant trente minutes, nous roulons dans un Moscou plutôt embouteillé, comme toujours semble-t-il. Je suis assis seul à l’arrière, muet, tandis que Micha et lui parlent en russe sur la banquette avant. Je ne comprends pas un traître mot de ce qu’ils se disent mais c’est bougrement animé. Il nous ramène à la galerie pour quelques roubles…
Je m’éclipse aussitôt pour regagner mon studio, et me reposer un peu en attendant la soirée chez notre ami Suisse. J’ai du désinfectant, des pansements, je perce mes ampoules et ça va fichtrement mieux…
Nous quittons le centre vers 19h pour aller à ce fameux cocktail à cinq cent mètres de la galerie. Je marche sur des œufs, mais j’ai moins mal que tout à l’heure, maintenant que j’ai percé mes satanées ampoules, une à chaque pied.
On arrive dans un immeuble cossu, et montons chez l’attaché culturel suisse qui nous reçoit. Nous sommes les premiers arrivés. Je serre la main de son épouse qui ressemble à une japonaise, mais est russe en fait. Ce pays immense recèle tant de populations d’origines diverses et de types physiques différents…
C’est un bel appart de fonction, et le cocktail est très agréable, du personnel visiblement resté en extra pour le soir a préparé un apéritif bien “achalandé“. Une jeune fille nous passe sans cesse des plateaux garnis, couverts de petites choses très agréables, avec du saumon, des quiches, du caviar et autres zakouskis. Je me bourre de ces trucs avec une préférence marquée pour le saumon fumé et les blinis... Délicieux !
Je sympathise avec le futur ambassadeur de Suisse en Géorgie et son épouse, et parle aussi beaucoup avec la charmante Ludmilla qui bosse à l’ambassade du Luxembourg, je crois… Une dédicace pour notre hôte et je rentre dormir vers 23h, sans passer par la case resto pour une fois…
Mais avec tout ce que j’ai pris chez les Suisses, ce ne serait pas raisonnable de toute manière...
Salut Cousin :)
RépondreSupprimerSympathique report qui donne envie d'aller user ses baskets chez les soviets ;)
Bien le blog aussi, je m'abonne à ton rss.
A bientôt
+++
Ton cousin carolomacérien
Oui je cherchais qui était le commentateur, la dernière phrase aide un peu par déduction... Et puis des PY je n'en connais qu'un dans la famille...
RépondreSupprimerEncore trois jours à raconter... je suis revenu le 1er mai...