Allez, un dernier mot sur le week-end passé.
Je vous renvoie en lien sur un excellent article de C.L. Detournay sur ActuaBD, publié à chaud trois jours après l'évènement...
Des réflexions non-partisanes qui me semblent très judicieuses au vu de ce que j'ai pu vivre moi-même. Amusant, j'avais aussi constaté que des petits malins se servaient des voitures du Festival pour remonter au centre, puisque les chauffeurs ne vérifiaient pas les badges...
C'est une péripétie mineure, il ne faut pas nier l'affluence importante dans la ville, (on parle d'un niveau de fréquentation revenu au niveau de l'année 2005) mais est-elle pour autant synonyme de "succès" dans sa globalité, c'est une autre histoire...
Lire dans les commentaires l'opinion de Maëster, ex-président de la MDABD, décidément de plus en plus sympathique à mes yeux...
Ses réflexions pertinentes sont connues et partagées par bon nombre d'Auteurs, mais ces derniers étant par essence des individualistes forcenés qui gardent leurs opinions pour eux (en n'en pensant pas moins), il faudra du temps pour que les choses changent en mieux, si c'est possible.
Le prix prohibitif d'entrée à ce Festival est une manne dont les Auteurs ne touchent rien, alors qu'ils sont les acteurs du lieu, la raison même du déplacement des festivaliers... Des années que ça dure, il faudra bien un jour qu'on se penche sur le sujet sérieusement pour éviter les grincements de dents des uns et des autres.
Maintenant soyons clair: Angoulême est une formidable caisse de résonance, un passage annuel obligé pour les médias qui le reste de l'année ne parlent pas du tout de BD, mais une corvée pour beaucoup de dessinateurs sachant par avance qu'ils vont être parqués, transportés et nourris pour se retrouver face au public, qui prend de toute façon tout ce qu'on lui donne pour avoir une dédicace, quel que soit l'Auteur qui signe de l'autre côté de la table.
Bref du bétail, qui rentre ensuite chez lui crevé et sans savoir vraiment ce qu'il peut en retirer objectivement parlant. Et à moins d'être un "Grand du métier", ou d'avoir une sortie médiatisée tombant pile en janvier, on a du mal à appréhender l'utilité réelle d'y venir pour l'auteur moyen qui fournit quand même l'essentiel du plateau.
Bonjour M.Arnoux,
RépondreSupprimervos réflexions sont intéressantes dans la mesure où elles vont pas mal à contre-courant de l'intelligentsia trondheimo-sfarienne. En parlant d'albums qui vendent, je discutais avec un camarade qui me évoquait le marché actuel comme une guerre que se sont livrée la France et le Japon et que -à l'instar de 1940- on a perdu. Et en effet les codes japonais infusent déjà largement les nouveaux auteurs et le manga pur et dur caracole dans les ventes(préparant ainsi de futurs auteurs français manganisés).
Ma question : qq'un comme vous qui s'inscrit dans un dessin européen, comment analysez vous le futur de ce dessin justement un peu bousculé?
Je crois cher Spadassin que c'est plus complexe...
RépondreSupprimerPerdu est un mot fort, valable sur le plan comptable, certes, mais perdre une bataille n'est pas perdre la guerre, si tant est qu'il y en ait une...
Il faut probablement argumenter. Il y a aujourd'hui une génération de jeunes qui s'inspirent à la fois du manga et de BD plus classiques issues de notre culture. Ce sont les dessinateurs de demain qui vont contribuer à partir de ce mix à faire évoluer les choses...
Les BD classiques ont encore de beaux jours devant elles à condition de s'adapter au public nouveau...
Manga n'est pas un gros mot, il y a de très belles choses et des graphismes purs chez les japonais, parfois à mille lieues des crobards "associés"...
(je ne nie pas les qualités graphiques de certains, mais ils donnent à penser aux jeunes que la BD c'est un truc facile, vite gribouillé et ça me gêne...)
Merci de votre réponse M.Arnoux; je ne cherchais pas à prendre parti bien qu'en effet, j'incline plus volontiers vers l'école européenne ou américaine que japonaise, je constatais, en totu cas à mon humble niveau s'entend. Etant dans une librairie il y a peu en province, j'entendis le libraire expliquer que la semaine précédente on lui avait volé 40 mangas contre aucune autre BD. Certes le format manga permet plus aisément l'art de la choure mais tout de même, ça me semble assez révélateur. De plus si effectivement le terme de guerre est un peu dur pour qui n'est rien d'autre que du dessin, qq chose se passe malgré tout. Je ne doute pas que certains vont digérer les deux influences pour créer qq chose de nouveau et au final très local donc mais il n'en reste pas moins que le style français aura bien peu influencé en retour la création japonaise.
RépondreSupprimerDes lors des gens ultra talentueux comme Matthieu Bonhomme par exemple ne vont ils pas être une sorte de niche, des last mohawks?(ça n'appelle pas de réponse, hein, je parle tout seul, pour combler la solitude de mon chat)
Autant les mangas ne me gênent que peu, autant ne pensez vous pas qu'il faille pendre M.Trondheim jusqu'à ce que mort s'ensuive?
Pour Trondheim, j'ai un avis précis et personnel, mais qui doit se sentir à la lecture de mon blog. Rien à ajouter.
RépondreSupprimerSi on reparle, manga, des passerelles existent. On parle d'un "Spirou", d'un "Sillage" réalisés au Japon, par des mangakas du cru ce qui est une expérience excitante pour un graphiste.
L'atelier 510 TTC de Reims a monté une annexe à Tokyo, les choses ne se font plus à sens unique. Je suis un pur graphiste passionné par le trait et peut m'importe qu'ils soient tracés par tel ou tel, du moment qu'ils sont beaux. Et au service d'une belle histoire qui me parle...
Je schématise, bien sûr un peu, c'est plus complexe que ça.
Et je m'appelle Erik, hein... "monsieur Arnoux", c'est mon père. (coucou papa)