Vendredi... Henri Filippini (directeur de collection de chez Glénat) me croise dans le couloir du Mercure et me chope par le bras avec un sourire, tout en me disant qu'il est content de me trouver enfin, vu que justement il cherche à me joindre depuis des mois pour me proposer un livre à faire pour eux. (Un peu curieux, vu que j'ai toujours le même numéro de téléphone, aussi bien en fixe qu'en portable et que la Poste passe toujours chez moi, mais bon...)
Ça sent le retour en grâce, après un sérieux coup de froid entre moi et mon éditeur "historique", l'an passé.
Henri est à l’origine de mon entrée chez eux en 85 et de tous mes contrats ensuite... (27 albums, une paille) Il m’a toujours soutenu dans la maison contre vents et marées et je suis très touché et ému de son insistance à me confier ce projet taillé pour moi. Projet dont je ne dirai rien encore, mais très en rapport avec mon travail d’animation au cours des huit années passées...
Dans le hall, assis non loin de moi, Dominique Hé, l'auteur avec lequel j'ai partagé le plus grand nombre d'albums, et pour lequel j'ai le plus écrit, puisqu'il a dessiné pour moi six Sophaletta...
Il a l'air en forme après pas mal de vicissitudes et de difficultés personnelles. Nous sommes contents de nous croiser. Moi en tout cas je suis ravi de passer une heure en sa compagnie.
C'est un garçon qui m'a beaucoup apporté, humainement et professionnellement parlant (sans s'en rendre toujours compte d'ailleurs) et que j'estime énormément, ce qu'il semble presque découvrir. Nous parlons d'un dixième album pour boucler la série, album qui serait dessiné par moi, histoire de terminer mieux que ce que l'on nous a demandé dans le tome 9, à ce jour conclusion de la série.
L'avenir de ma (notre) petite comtesse russe ou sa mort définitive sont entre les mains de Glénat, et ce n'est pas d'actualité, mais j'aimerais bien, vraiment.
L'an prochain peut-être...
Dominique vient de sortir un album avec Richelle, et pour l'avoir feuilleté, je me marre et rigole avec lui. En effet, son nouveau "bébé" contient des scènes sacrément chaudes côté cul, aussi bien au niveau du dessin que du texte, et je me souviens de nos discussions avec lui, qui bataillait ferme lorsque nous bossions ensemble pour atténuer mes petites vélléités ou intentions érotiques sur la série... (à raison je précise, mais c'est drôle de voir qu'ensuite il a mis son mouchoir sur ses atermoiements d'antan)
Je dois quitter Angoulême le vendredi soir, mais finalement je resterai jusqu’au dimanche matin. Ça me donne le temps d’aller voir Adeline, chez Soleil,. J’ai pris mon petit déj en tête à tête avec Mourad, mais on a pas parlé de boulot.
Il me raconte Toulon et Umaga, on cause rugby au travers des sept matchs du "black", avant qu'il ne me narre en rigolant son passage à l’Élysée au début du mois, à l’invitation du président de la République: Chirac souhaitant déjeuner avec les "forces vives de la Nation" l’a convié parmi les patrons du cac 40...
Jubilatoire, au fond.
Mourad a donné le carton à en-tête à sa mère, pour l’encadrer dans le salon, chez elle… Lui le petit algérien du "Chicago toulonnais" issu du prolétariat le plus méprisé, à présent dans les ors du pouvoir, qui en fait un symbole des "arabes qui réussissent".
Pas dupe et pas récupéré non plus, il observe. De loin.
Ce type m’épate vraiment.. Le jeune libraire qui m’invitait voici 20 ans chez Bédule a sacrément grandi. J’aime bien l’homme, décidément. Pour l’heure, c’est vrai que l’éditeur (trois albums) n’a pas encore comblé mes attentes.
Mais ça viendra.
J’ai toujours des envies de séries chez eux, que je dessinerais, sur le scénario d’une pointure. J’ai bien une petite idée, mais… Pour l’heure je me mets sur les rangs pour illustrer une chanson dans un collectif. Ils vont publier un Polnareff dans lequel j’aurais volontiers mis mon grain de sel. Raté, mais Arleston à qui j’en ai causé sait que je voudrais bien faire partie de l’équipe qui va travailler sur un autre projet, aussi costaud que l’Eddy Mitchell qui reste leur plus gros succès à ce jour dans ce domaine.
Ils sortent un Hubert-Félix Thiéfaine, là…
J’ai l’occasion de parler dix minutes avec lui, le samedi matin dans le hall de l’hôtel où il est assis l’œil vide, avec un verre d’alcool à la main.
Hubert-Félix est visiblement raide bourré, mais ces types tiennent l‘alcool comme personne et il se rappelle très bien au final du nom de son bassiste des années 83-85, un garçon qui n’est autre que mon ex-beau-frère, Philippe Germain. Il a même l'air un peu ému, mais difficile de savoir ce qu'il pense vraiment, puisqu'à vue d'oeil son taux d'alcoolémie est déjà bien au-delà des limites autorisées par la maréchaussée.
(Indépendamment de cette petite moquerie facile, quel talent pour ce chanteur qui fait une carrière hallucinante, loin de tous les médias habituels ! Chapeau l'artiste...)
On évoque quand même quelques souvenirs avant que je ne le laisse reprendre un autre verre, déclinant poliment l’offre qu’il me fait de partager avec lui…
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