24 janvier 2008

Un Festival sans moi !

Angoulême encore... Ça commence ce jeudi. Jusqu'à dimanche.

Promis, on n'en parlera plus après ce billet.

Excellent article du Parisien sur le Festival qui ouvre officiellement en ce moment même. Oui, les copains vont me manquer, surtout ceux sur lesquels on tombe au détour d'un couloir à l'hôtel, d'une travée sous les bulles ou d'une rue de la ville, et qu'on n'avait pas recroisés depuis des années...

Forcément, ça reste l'endroit en Europe où il y a le plus d'Auteurs au mètre carré, un regroupement, une concentration de talents vraiment unique en son genre... Quelques festivals tentent aussi la démesure et voudraient bien concurrencer Angoulême, mais pas mal n'ont fait que se hausser du col en région, avant de s'y casser les dents, comme Grenoble il y a 20 ans, ou même Paris, je crois, ces temps-ci... Bref.

C'est un fait, Angoulême est (malheureusement) incontournable... Je n'ai pas dit "irremplaçable", mais c'est le serpent de mer. Le Mercure va bruisser de rumeurs, de "c'est la dernière fois"... Et tout ce petit monde sera de retour dans 12 mois.

"Entre les dédicaces, les expositions et... les surprises, la 35 e édition, qui s'ouvre aujourd'hui, s'annonce aussi riche et animée que les précédentes. Bien qu'un peu à l'étroit, la manifestation attend plus de 200 000 visiteurs en quatre jours. (...)

Les gros éditeurs du secteur, eux, rouspètent contre les choix de la sélection officielle, toujours loin des sentiers vendeurs. Quant aux "petites" maisons d'édition - telle Cornelius, prix du meilleur album l'an dernier avec le Japonais Shigeru Mizuki - elles sont ravies de pouvoir faire la nique une fois l'an à leurs grands rivaux.

La 35 e édition, qui se déroule jusqu'à dimanche sous l'oeil bienveillant de son président argentin José Muñoz, n'échappe pas à la règle.
C'est que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) joue sur du velours. Avec 200 000 visiteurs en moyenne au compteur et la Fnac comme nouveau sponsor - le précédent, Michel-Edouard Leclerc, a été éjecté sans ménagement -, l'organisation voit l'avenir en rose. (...)

Et à ceux qui jugeraient ce festival trop radical, Benoit Mouchard oppose ses expositions grand public, son ouverture manga, ses ateliers... "Ici, on ne pense à représenter ni la BD qui marche, ni la BD élitiste, mais toutes les sortes de bande dessinée. Après, la sélection officielle, c'est autre chose. Qu'il y ait une exigence, oui... Mais c'est peut-être ce qu'on reproche au Festival de Cannes, et quand on regarde le palmarès de Cannes, il tient la route. Je pense que celui d'Angoulême aussi..."

Évidemment, les éditeurs les plus puissants s'étranglent. "Cette année, on a atteint la limite du ridicule", tempête Claude de Saint-Vincent, patron de Média Participations, propriétaire de Dargaud, Dupuis, le Lombard et Kana. "Il y a cinquante albums dans la sélection officielle et ils ne reflètent ni la production ni le goût des lecteurs. C'est un festival schizophrène : il demande aux éditeurs de faire venir leurs auteurs, mais l'image qu'il en donne à travers sa sélection est totalement inverse."

Mêmes grincements chez Jacques Glénat, PDG de Glénat et Vents d'Ouest, deuxième poids lourd du secteur, qui pointe aussi les capacités d'accueil.

"On y va par habitude, et ça fait trente-quatre ans. Mais cette ville n'est plus adaptée à la taille du salon. On rêve d'un endroit où il y a des hôtels, des restaurants, l'avion..."


En Charente, on va donc beaucoup parler BD pendant quatre jours. Loin, sans doute, des préoccupations du public de ce salon unique au monde. Car Angoulême, aux yeux du lecteur, reste le paradis du neuvième art, l'occasion unique de courir les dédicaces de ses auteurs préférés et de flâner entre les expositions. Pour le cru 2008, il n'a que l'embarras du choix : 72 rencontres, 55 projections, 7 spectacles inédits, avec des passerelles entre les arts..."


Voilà, tout est dit. De toute façon, c'est une vitrine unique, le seul moment de l'année où les médias s'intéressent à mon métier. Quoi qu'on en pense, c'est compliqué d'y échapper quand on doit faire parler de soi, d'un titre phare, ou d'un coup éditorial.

Maintenant, pour les Auteurs lambdas qui forment quand même le gros des troupes et sont amenés en troupeau par les éditeurs pour signer à la chaîne sans relever la tête, je maintiens que c'est une plaie.

Et qu'il y a plus sympa ailleurs.

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